Crise du Covid-19 : le service public stéphanais à vos côtés

Depuis le 11 mai et la fin du confinement, les services publics stéphanais rouvrent progressivement pour répondre au mieux aux besoins des usagers. Durant deux mois, les missions essentielles avaient été maintenues et un grand nombre d’agents pouvaient assurer leurs activités à distance.
Toutes et tous ont à cœur de continuer à poursuivre leurs missions de service public local.
Car le service public est plus que jamais essentiel en ces temps difficiles.
Sur cette page, retrouvez les agents stéphanais en mission au quotidien…

#13 – La distribution de masques – 18 mai

A la sortie du confinement, la Ville a commencé à distribuer des masques de protection aux habitants. C’est dans les bureaux de vote (à l’exception de Croizat) que près d’une centaine d’agents ont participé à la remise des masques pour l’ensemble des habitants.

Mardi 12 mai marquait la première des quatre journées de distribution d’un masque gratuit pour les stéphanais, un précieux sésame dont le port est parfois obligatoire, notamment dans les transports publics. Pour réussir cette organisation complexe, les agents de la Ville qui pouvaient être mobilisés, ainsi que des élus, ont été sollicités : « Nous avons constitué à chaque fois des équipes de cinq ou six agents, explique Patrick Le Bonniec, chargé de superviser cette opération. À chaque fois, il y avait un responsable d’équipe, des collègues à la distribution qui répondaient aussi aux questions des habitants et d’autres qui géraient les files d’attente. En amont de cette première journée, les agents des services techniques ont également assuré la préparation des salles, condition indispensable au bon fonctionnement. »

Evidemment, sur cette première journée, le « rush » attendu a bien eu lieu, avec jusqu’à trois quarts d’heure d’attente à certains endroits. Mais la patience et la compréhension ont aussi été globalement au rendez-vous : « Il a pu y avoir un peu d’agacement chez quelques personnes, comme à chaque rassemblement et d’autant plus dans les conditions actuelles. Certains ont eu peur qu’il n’y ait pas assez de masques, quelques fausses informations ont également pu circuler… cela a pu susciter une tension parfois, mais rien de préjudiciable à la bonne ambiance générale. Et nous avons aussi constater qu’à partir de 11 heures du matin, en dehors de deux sites qui étaient tombés e rupture de stock) les circulations étaient redevenues très fluides, il n’y avait quasiment plus d’attente. »

Joie non masquée

La distribution a également permis à des agents de la Ville de retrouver un contact perdu depuis deux mois. Avec leurs collègues tout d’abord mais aussi avec les usagers qu’ils ont l’habitude de voir. C’est le cas de Cédric Vincent, enseignant en percussions au conservatoire : « J’ai été affecté aux Vaillons pour cette matinée. Tout d’abord, nous étions heureux d’être utiles sur place après ces semaines passées à la maison. Nous donnions nos cours à distance, via des vidéos mais ce n’est pas pareil. D’autant que j’habite sur une « zone blanche » où l’on capte très mal et ça ne facilite pas les échanges ! Toujours est-il que ce mardi, nous avons pu malgré tout discuter entre collègues pour faire un point sur nos pratiques et même tout simplement reprendre une « vie de bureau » plus conviviale. On sait que la réouverture du conservatoire, ce n’est pas pour tout de suite et on sait aussi qu’il faudra changer nos pratiques. Même si rien ne peut être fixé, se revoir a été l’occasion d’en parler. Et puis nous avons aussi vu quelques uns de nos élèves, pris des nouvelles… Le contact est tellement important, on en prend bien conscience en cette période. »

Cette présence des agents sur les secteurs auxquels ils sont habitués, Patrick Le Bonniec y a songé également : « Autant que possible, nous avons essayé d’affecter nos collègues sur des points où ils peuvent connaître les usagers. Ça renforce la confiance des gens de se retrouver face à des agents avec qui ils sont déjà habitués à dialoguer. » Des principes instaurant une certaine convivialité qui ont été maintenus pour les journées des 19, 23 et 27 mai, date à laquelle chaque stéphanais devrait avoir pris possession de son masque.

Avec plus de 110 agents et un grand nombre de métiers exercés en leur sein, il était inenvisageable pour les services technique municipaux d’interrompre brutalement l’ensemble de leurs missions à l’annonce du confinement. Retour en deux temps sur les interventions des agents techniques du public stéphanais en temps de crise sanitaire : deuxième partie, les espaces verts et les chantiers.

Interrompus alors que la pleine saison s’annonçait, les espaces verts ont vu l’organisation de leur travail sévèrement bouleversé par le confinement. Un démarrage reporté qu’il faudra reprogrammé par la suite en tentant de combler le retard sur certaines plantations lorsque cela sera encore possible. S’ajouteront à cela l’entretien des massifs, pelouses, terrains de sport, arbres… Un retour qui se prépare mentalement dès maintenant pour les agents des espaces verts. « La règle bien sûr, c’est de se plier au confinement, affirme Ludovic Arnold, responsable des services techniques municipaux. Mais ça a été un coup d’arrêt pour les jardiniers-paysagistes, élagueurs et les nombreux collègues qui entretiennent les parcs et jardins de la Ville. Pour l’instant, nous effectuons tout de même l’entretien des plantations des serres municipales qui doivent absolument être arrosées sous peine de mourir. » Une mission assurée encore ici par roulement par une personne présente sur le parc Barbusse, et qui en profite bien entendu pour nourrir également les animaux qui font (et feront !) la curiosité des visiteurs.

Et depuis le 27 avril, cinq agents répartis en deux équipes ainsi qu’un de leur collègue affecté à l’entretien des machines ont pu entamer la tonte des pelouses de la commune afin de préparer une reprise en douceur. Un travail salutaire quelques jours avant le retour de la pluie!

Permettre le recueillement

Une mission impondérable du service des espaces verts a également perduré en ces temps de confinement : celle des agents territoriaux affectés aux deux cimetières stéphanais. « Les fossoyeurs ont, comme à leur habitude, continuer à creuser les tombes, détaille Ludovic Arnold. Les cinq agents de ce service sont mobilisés depuis le premier jour pour cette mission importante. Ils ont eu à faire en moyenne six interventions par semaine, ce qui reste dans la moyenne des inhumations sur la commune. » La Ville a également eu à faire face à la question de l’ouverture ou non des cimetières au public. Depuis le 21 avril, il est possible aux stéphanais de se rendre sur la tombe de leurs proches les mardis et vendredi après-midi. Une ouverture qui n’a concrètement pas posé de problème en termes d’organisation pour les agents des espaces verts puisque leur présence sur place était déjà effective. « Les collègues ont senti que c’était un soulagement pour certains habitants qui souhaitent entretenir les tombes, selon Ludovic Arnold. Nous pensons que la fréquentation sera assez importante sur les premiers jours mais nous comptons sur chacun pour respecter les gestes barrières, le temps de sortie d’une heure, etc. Et si c’est un service que les agents peuvent rendre aux habitants, nous en sommes satisfaits. »

Le centre technique municipal continue également d’accueillir quotidiennement un agent administratif et un des responsables du service, notamment pour répondre aux urgences et pouvoir organiser la répartition de tâches. Un questionnement se pose également concernant les chantiers entrepris par la mairie et forcément interrompus avec le confinement. « Souvent, ce sont des entreprises extérieures qui interviennent, explique Ludovic Arnold. Mais là, tout est à l’arrêt ou presque. Il est très difficile de faire respecter les gestes barrières sur un chantier, les différents corps de métiers se croisent, il faut souvent être à plusieurs pour une intervention, il n’y a pas systématiquement de point d’eau pour se nettoyer… Tout cela va demander une organisation particulière et le temps de la réflexion est nécessaire. Si la Ville doit avancer vers l’avenir, elle doit le faire avec la prudence la plus élémentaire. La première règle, c’est d’assurer la sécurité de tout le monde, habitants, agents et intervenants extérieurs. »

Avec plus de 110 agents et un grand nombre de métiers exercés en leur sein, il était inenvisageable pour les services technique municipaux d’interrompre brutalement l’ensemble de leurs missions à l’annonce du confinement. Retour en deux temps sur les interventions des agents techniques du public stéphanais en temps de crise sanitaire : en première partie, les services techniques.

Les rues de la Ville ont beau être désertées, elles doivent rester propres malgré tout. D’autant plus dans une période où la notion d’esthétique est supplantée par l’absolue nécessité de la gestion sanitaire. Pour ce faire, le service est resté actif depuis le 17 mars, même avec des équipes réduites : « Chaque jour sur la régie de voirie-propreté, une équipe de cinq personnes intervient dans les rues de la Ville, explique Ludovic Arnold, le responsable de ce gros service communal. Il y a un encadrant, trois agents de propreté et le conducteur d’une de nos balayeuses. Il y a certes moins de monde dans les rues, mais la gestion du déchet reste une des priorités de nos actions. Les déplacements sur le territoire nous permettent aussi de repérer d’éventuels dépôts sauvages et d’en avertir les services de la Métropole qui ont la charge de débarrasser ces ordures. Sans oublier qu’après leur passage, ce sont nos collègues qui achèvent le nettoyage des traces restantes… » La question des encombrants et dépôts sauvages s’est en effet posée dès le début du confinement et a inquiété à la fois les habitants et les agents de la Ville. En passant plus de temps chez eux, certaines personnes ont eu envie de faire « un coup de propre » dans la maison en évacuant ce qui ne leur servait plus. Un nettoyage qui impose aux services de ramassage d’être très sollicités en retour…

Veille et présence

Le centre technique municipal situé rue Julian-Grimau accueille également d’autres agents des services techniques. Une équipe de deux personnes est présente chaque jour de la semaine pour assurer le maintien des équipements et les interventions urgentes. « Un électricien et un collègue d’un autre corps de métier (couvreur, plombier…) sont là par roulement afin d’effectuer des réparations sur des sites encore en fonctionnement, continue Ludovic Arnold. Si un problème survient sur la cuisine Rabelais, il est impératif que les collègues de restaurants municipaux puissent  continuer la préparation des repas. Nous devons donc leur permettre de continuer ce travail… » Un exemple qui résume cette permanence assurée au quotidien.

L’implication des agents techniques a également été décisive lors de l’installation du centre Covid à la salle festive (voir article du 7 avril de cette rubrique). L’installation a été assurée en partie par l’atelier Fêtes et cérémonies pour l’installation des boxes de consultation et les électriciens ont tiré en urgence des lignes téléphoniques sur l’accueil de la salle… En temps de crise, pas de quoi chômer si l’on veut que la vie continue et que les services essentielles soient assurés.

Enfin, Ludovic Arnold souligne le travail de préparation réalisé par les agents de la voirie-équipement qui veillent chaque jour à l’entretien des jeux installés un peu partout sur la Ville. « Officiellement, ces équipements sont fermés au public. Mais nous savons qu’ils peuvent être utilisés malgré tout et il ne faut pas oublier que deux écoles sont restées ouvertes, ainsi que le centre Pergaud pendant les vacances. Nous avons donc maintenu le contrôle réglementaire et fait tout pour que tout cela soit bien opérationnel et sécurisé lorsque le déconfinement aura lieu. » Et les agents de faire en sorte qu’au retour « à la vie normale », chacun puisse se sentir bien dans les rues de sa ville.

Parmi les missions qui ne peuvent être interrompues même en période de confinement figure celle des affaires générales. Les agents en poste y traitent en effet des demandes courantes de l’état civil tels que les déclarations et actes de naissance ou de décès, entre autres.

Comme pour les autres services de la mairie, l’urgence pour les agentes de l’état civil a consisté à limiter au maximum les contacts avec le public pour respecter les gestes barrières et assurer un maximum de protection pour les uns et les autres. Pourtant, chaque jour, deux collègues assurent une présence dans les locaux de la mairie, par demi-journée et en alternance : « Nous avons maintenu des horaires de permanence de 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures, explique Sophie Burdin, responsable des affaires générales. Il n’est évidemment pas question d’ouvrir notre accueil, mais il faut qu’au moins l’une d’entre nous soit présente pour pouvoir rédiger et délivrer des documents urgents. Pour résoudre certaines situations, des personnes ont absolument besoin qu’on leur fournisse un extrait d’acte de naissance, par exemple. Il faut que la Ville soit en mesure de les aider dans ces démarches. Au sein du bureau, comme nous ne nous rencontrons pas physiquement, nous avons mis en place un tableau de suivi des permanences pour rester informées. Et il y a les messageries électroniques pour relayer les infos, ou quelques échanges personnels qui font du bien aussi ! » »

Cet accueil est également assuré pour enregistrer les décès qui ont lieu sur le territoire. Une mission classique mais qui s’effectue encore une fois dans des conditions particulières. En temps normal, ce sont souvent les proches des défunts qui viennent faire les démarches relatives à la déclaration de décès. Depuis le début du confinement, seuls les agents des pompes funèbres viennent à la rencontre des collègues de l’état civil pour entreprendre les modalités nécessaires : « En temps normal, quelques entreprises du secteur procèdent déjà ainsi. La généralisation de cette pratique est rassurante en ce moment, y compris pour les familles à qui il ne faut pas rajouter un stress supplémentaire. Pour les intervenants qui sont amenés à se rencontrer, nous avons mis en place un protocole sanitaire adapté : il est prévu que tout soit désinfecté après le passage des personnes extérieures au service et avant de partir le soir, nous indiquons bien quels bureaux ont été utilisés afin que le nettoyage soit fait. » La responsable souligne également que le nombre des décès sur la commune est pour le moment équivalent à celui rencontré habituellement. Un constat rassurant pour la période.

Nouvelles en tous genres

Quand le travail se fait à distance, il concerne principalement des questions d’organisation. Les agentes de l’état civil pense déjà à la reprise et aux missions qu’il faudra rattraper : en effet, un certain nombre de demandes relatives à des actes notariés ou autres documents à fournir dans des dossiers précis sont pour l’instant suspendus. « Tout est ralenti de ce côté-là, pas seulement à notre niveau. Quand l’activité redémarrera, il faudra satisfaire rapidement à des requêtes que les personnes auront ou vont effectuées car il s’agit souvent de sujets importants pour elles. »

Autre sujet qui occupe l’état civil depuis la mi-mars : le report des mariages. Tout ceux qui étaient prévus jusqu’au 24 mai ont en effet été remis à plus tard, sans plus de précision sur la reprise et ses conditions. Mais Sophie Burdin remarque que les personnes sont le plus souvent très compréhensives sur le sujet du report, préférant retrouver la sérénité pour tenter de faire de ce jour un événement vraiment heureux.

Enfin,la responsable conclut sur un fait exceptionnel qui s’est déroulé sur la commune pendant le confinement : les agentes de l’état civil ont en effet dû enregistrer une naissance ! « C’est rare car un enfant est déclaré sur la commune où il voit le jour, et généralement cela se passe dans une structure hospitalière adaptée. Comme vous le savez, il n’y a rien de ce genre sur Saint-Etienne-du-Rouvray. Il y aura donc eu, au printemps 2020, un petit stéphanais qui sera né à son domicile. Une heureuse nouvelle dans un climat anxiogène, c’est plutôt bien, non ? »

 

Afin de ne pas rajouter d’autres inquiétudes à celles provoquées par la situation sanitaire, le département de la solidarité de la Ville a maintenu l’activité des assistantes sociales de la collectivité, aptes à écouter et à orienter les personnes en difficulté durant cette période.

Comme pour l’ensemble des services municipaux, les accueils physiques du CCAS et des trois assistantes sociales de la Ville sont suspendues pendant le confinement, mais pas question de rompre le lien avec les habitants qui sollicitent leur aide habituellement. C’est pourquoi une présence est assurée depuis le 17 mars en mairie centre, dans le service où sont réunies une assistante sociale et une agente d’accueil. Les contacts se font quasi-exclusivement par téléphone, sauf en cas d’extrême urgence, mais permettent de veiller à ce que les principes de solidarité essentiels soient assurés : « C’est un mode de fonctionnement inhabituel qui a pu déstabiliser les gens qui viennent nous voir, explique Delphine Queval, l’assistante sociale de permanence cette semaine-là. Certaines personnes ne s’y sont pas encore familiarisées et j’ai l’impression que nous avons moins d’appels parfois. Sur le haut de la Ville par exemple, la fermeture de la Maison du citoyen a pu laisser penser aux gens que nous n’étions plus là. Nous avons pourtant fait de l’affichage et les informations nécessaires pour nous contacter sont accessibles un peu partout. Mais je crois que malgré tout, il y a des personnes qui ne nous contactent plus alors que les besoins sont toujours là ! Il faut absolument qu’elles nous appellent . »

Lutter contre le non-recours aux droits

Un changement dans le mode de fonctionnement qui engendrerait un accroissement du non-recours aux droits à un moment où, justement, l’aide sociale joue un rôle plus important que jamais. Pour tenter d’endiguer ces situations, les assistantes sociales de la Ville ont pris le temps de contacter les personnes en grande difficulté dont elles ont connaissance : « Après quelques temps, nous avons pu entreprendre cette démarche, poursuit Delphine Queval. Nous reprenons le contact, comme nous l’avions fait durant le plan canicule, vérifions que tout va au mieux, quel les gens ont effectué les démarches nécessaires le cas échéant… Nous procédons ainsi pour les personnes isolées que nous savons un peu fragiles. Et sans nouvelles par téléphone, nous savons pouvoir compter sur les collègues de la police municipale pour se rendre sur place voir si tout va bien. Mais nous ne pouvons agir ainsi que si nous sommes au courant des difficultés. C’est un moment où nous devons aussi compter sur les proches, les voisins, l’entourage pour nous aider à identifier les gens qui doivent faire face à de graves problèmes afin que nous puissions leur apporter de l’aide. » De l’aide et de l’écoute, car celle-ci est au moins aussi importante en période de confinement où les contacts avec l’extérieur sont limitées.

Selon Delphine Queval : « Lancer une démarche d’accès aux droits, aujourd’hui, c’est compliqué. Tous les services d’aides sociales marchent au ralenti, avec moins de personnel sur place, ça peut demander une peu plus de temps. Mais chacun met tout en œuvre pour y parvenir dans les meilleurs délais et des aides d’urgence peuvent se débloquer plus rapidement dans certains cas. Le fait que les aides existantes aient été prolongées est un soulagement pour nous, heureusement. Cependant, il faut bien avoir en tête que pour certaines familles, d’autres difficultés apparaissent. Le fait par exemple que les cantines scolaires soient fermées, cela rajoute des frais de repas sur le budget familial… Là encore, le fait de nous contacter et d’en parler peut au moins permettre de faire le tour des soutiens financiers, associatifs ou autres qui peuvent soulager ces personnes. C’est aussi une période au cours de laquelle, plus que jamais, nous nous félicitons tous collectivement que l’action sociale et solidaire continue d’être exercée au sein des services publics stéphanais. C’est le meilleur levier pour une action de proximité. »

 

En temps de confinement, la préparation des repas par les agents de la restauration municipale se poursuit. Parce qu’il faut bien continuer à assurer le service pour les stéphanais les plus fragilises qui peuvent bénéficier du portage à domicile (voir notre article du 30 mars). Une organisation différente qui garde la cap du bon équilibre alimentaire.

Depuis la cuisine centrale François-Rabelais, le responsable de la production des repas, Pascal Cauvin se montre satisfait du travail accompli : « Sur l’organisation, dès le 24 mars, soit une semaine après le début du confinement, on a retrouvé nos marques. » Ainsi, jamais plus de sept agents de la restauration municipale ne se trouvent regroupés dans la cuisine centrale au même moment : cinq agents de production, un collègue pour la gestion du magasin (la réserve) et un chauffeur.

La production habituelle de 2500 repas quotidiens est tombée aux alentours de 200 actuellement. Pour les plateaux destinés aux quelques 130 personnes inscrites au portage à domicile, une dizaine pour les enfants accueillis dans les écoles ou le centre de loisirs et le reste pour le personnel de la mairie encore actif en présentiel et du centre Covid. « Le plus important était de prendre en compte les mesures de confinement et donc de faire en sorte que les agents de restauration se croisent le moins possible, poursuit Pascal Cauvin. Les collègues ont été très volontaires sur leur participation à la continuité du service public et nous avons la chance de travailler dans une très bonne ambiance. C’est une période de grand stress et nous avons défini un planning qui favorise les temps de repos. Le fait que nous fassions un roulement dans les équipes permet aux gens de bien se reposer et de faire retomber la tension. Les conditions de la préparation des repas sont très différentes de ce que nous avons l’habitude de pratiquer, ça rajoute une tension supplémentaire au contexte actuel. »

La casse-tête du menu unique

Sur la préparation en elle-même, les règles ont également changé. Les agents préparent les repas sur la base d’un menu unique, quand les usagers ont habituellement le choix entre plusieurs propositions. Pour cela, il faut envisager des menus qui répondent aux attentes du public le plus largement possible, tout en apportant de la variété sur la semaine. Et en veillant bien sûr à ce que l’équilibre alimentaire soit respecté ! « Pour ce qui est de l’approvisionnement, nous ne manquons de rien, explique Pascal Cauvin. Les fournisseurs continuent de nous apporter les denrées dont nous avons besoin. Nous avons juste revu les fréquences de livraison, toujours pour limiter les contacts entre les livreurs extérieurs et les agents du magasin. Et aussi parce que nos commandes sont réduites. »

Hors de la préparation et de l’approvisionnement, les procédures de nettoyage de la cuisine centrale ont également été revues. Déjà fondamentales en temps normal, les mesures d’hygiène sont renforcées par l’utilisation systématique des équipements de protection individuelle (EPI) et de produits adaptés. Chacun met la main à la pâte pour assurer la propreté et l’assainissement des locaux une fois la journée de préparation terminée. « Ce respect du travail jusqu’à son terme, c’est aussi une manière qu’ont les collègues de manifester leur engagement auprès des habitants. C’était important pour nous tous de pouvoir continuer cette mission de restauration dans une période difficile… »

 

Si la réouverture des crèches et des écoles a été envisagée à compter du 11 mai, les acteurs du milieu scolaire sont bel et bien restés actifs depuis le 16 mars. La Ville a assuré, via les Animalins notamment, la garde des enfants dont la présence des parents étaient nécessaires sur leur lieu de travail. Une présence qui continue pendant les vacances de printemps.

Au service des affaires scolaires et de l’enfance, l’activité se poursuit d’abord dans les bureaux. Chaque jour et par roulement, un responsable encadrant est présent dans la mairie pour « régler les affaires courantes » et surtout répondre aux éventuelles urgences qui pourraient subvenir : « Il y a des dossiers qui peuvent avancer en travail à distance, explique Jean-François Belfort, le responsable de la division enfance. Les dossiers de subvention Caf, un marché public pour du mobilier dans une école…Pour ce genre de missions, nous avons des facilités à communiquer avec les partenaires. Mais sur d’autres questions, c’est bien de pouvoir être sur place pour avoir accès au serveur informatique, à certaines applications et certains dossiers. Et il y a une proximité avec les animateurs qui est aussi nécessaire. »

Les animateurs du périscolaire – bien identifiés sous le nom d’« Animalins » – sont justement ceux qui ont été mobilisés sur place pour assurer l’accueil des enfants. Dès le 16 mars, les écoles Curie et Langevin sont restées ouvertes pour que les plus jeunes stéphanais continuent d’être reçus quand leurs parents ne sont pas en mesure de les garder. Cette première étape s’est déroulée avec les enseignants et les Atsem (voir l’article du 10 avril). Et depuis le début de ces vacances de printemps si particulières, c’est au centre de loisirs Pergaud que se poursuit le travail des animateurs.

Imaginer de nouvelles pratiques

Le 14 avril, Aurélie Lefrançois et Fanny Cornet sont présentes sur les lieux pour s’occuper des 9 enfants présents, tous inscrits préalablement. Directrices adjointes respectivement aux écoles Wallon et Langevin, elles gèrent pour la semaine ce petit groupe d’enfants aux attentes diverses : « La différence d’âge, c’est peut-être notre plus grand défi, s’amuse Aurélie Lefrançois. Comment occuper des jeunes qui ont entre 3 et 14 ans ? Il faut aussi compter avec l’amplitude horaire : les premières arrivées ont lieu à 7h30 et les départs jusqu’à 18 heures. Évidemment, nous arrivons un peu avant et partons après ces horaires, pour préparer et ranger. Mais ça, c’est ce que nous faisons d’habitude : en période de vacances scolaires, les animateurs peuvent travailler plus de 50 heures par semaine. » Sur le plan sanitaire, les salles du centre, comme celles des écoles, sont utilisées en alternance par demi-journée. À chaque fois, les Atsem qui restent présentes en assurent un nettoyage complet.

Ce qui change, c’est le contexte dans lequel se déroulent les animations de la journée. Les deux animateurs ou animatrices présents doivent gérer ces petits groupes qui n’ont pas les mêmes occupations : « Les plus grands comprennent bien les règles de vigilance, poursuit Aurélie. Mais tout n’est pas évident : il a fallu par exemple leur expliquer qu’ils ne pouvaient pas jouer au basket, un sport où le ballon passe de mains en mains… Dans les temps actuels, il vaut mieux jouer au foot ! Pour les plus petits, c’est une vigilance de tous les instants. Leur faire respecter les gestes barrières, c’est très difficile. Entre 3 et 6 ans, ils veulent toucher à tout, se rapprochent les uns des autres, veulent des câlins, etc. Leur fonctionnement est bouleversé et ils ne comprennent pas pourquoi. On veille aussi à désinfecter tous les objets qu’ils ont pu toucher. La palette est large, ça va du vélo aux feutres, en passant par les chaises… Notre chance depuis le début du confinement, c’est que le beau temps et là et que nous pouvons faire profiter les enfants de l’espace extérieur. »

Et hors de leur temps de présence sur les écoles ou les centres de loisirs, les directeurs et directeurs adjoints des Animalins restent en contact par le biais des courriels ou des rendez-vous vidéos afin de préparer déjà le programme des vacances d’été. Pour que dès la fin du confinement, les activités pédagogiques et de loisirs reviennent contenter tous les jeunes stéphanais.

L’expression « faire du propre » n’aura jamais été autant d’actualité pour les agents du service propreté des locaux. En période de confinement, le nettoyage et l’assainissement des locaux de la Ville est plus important que jamais. Mais ce n’est qu’une des missions de cette équipe…

Une chose est à préciser d’emblée concernant les agents en charge d’assurer le nettoyage des locaux et des bâtiments de la Ville : le rôle de certains d’entre eux ne se limitent pas à cela. Les Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) assurent également une mission pédagogique auprès des élèves stéphanais de la petite à la grande section. Et Franck Marc, responsable du service, rappelle : « Les écoles sont fermées depuis le 16 mars, mais des lieux d’accueil – pour les enfants de soignants ou de personnes dont la mission ne peut se faire à distance –  ont été maintenus sur les écoles Curie et Langevin. Deux agentes y sont donc présentes pour assurer les missions d’entretien, entre autres. Nous avons pu établir un roulement entre toutes les collègues, parce qu’il était important de limiter les contacts. »

Pour les missions d’entretien et de nettoyage des locaux, les agents continuent d’intervenir, là aussi par roulement. Plusieurs locaux de la mairie centre sont encore en activité et parfois en situation d’accueil du public. Il faut donc les décontaminer, avec des protocoles encore plus méticuleux qu’à l’habitude.

« Les règles ont été modifiées et peuvent évoluer, poursuit Franck Marc. La situation sanitaire a bouleversé notre organisation et les agents de propreté ont su réagir et s’adapter très vite. Leurs encadrants sont également présents pour apporter rapidement les réponses aux questions que les agents peuvent se poser au fil des jours, c’est nécessaire. »

Le centre Covid : une mission particulière

Certains agents du service qui n’étaient pas sollicités dans un premier temps ont proposé leur aide sur des missions qui ne sont pas les leurs, comme le portage à domicile (voir le témoignage du 31 mars).
Et l’installation du centre Covid dans la salle festive a nécessité de mobiliser des forces supplémentaires. Depuis le 2 avril, six agents stéphanais (quatre de la propreté des locaux et deux du service des sports) et quatre sottevillais assurent le nettoyage des locaux entre 7 et 9 heures du matin, soit douze heures après la dernière consultation et avant la réouverture au public. « Les agents en charge de la propreté des locaux connaissent ces procédures, explique Franck Marc, même s’ils n’avaient pas eu l’occasion de les mettre en application. Ils ont tout de même fait l’objet d’une information pour s’adapter aux demandes des soignants sur place. Le protocole proposé par les services a été validé sans problème par les personnes compétentes, du CHSCT jusqu’aux médecins. Et nous n’avons eu aucune difficulté à mobiliser les agents. »

La mission de nettoyage se poursuit également avec deux équipes mobiles qui interviennent dans quelques locaux hors mairie et qui reçoivent encore des agents ou du public : le centre technique municipal, le SSIAD, la cuisine centrale… « Une participation toujours volontaire et spontanée, conclut le responsable de la propreté des locaux municipaux. On est dans un effort collectif où la bienveillance est concrète. Ça aide forcément à avancer dans une période comme celle-ci. »

 

 

Si les médias évoquent la question du secteur économique mondial depuis le début de la crise du Covid-19, certaines questions intéressent plus particulièrement les habitants de Saint-Etienne-du-Rouvray. Qu’en est-il en effet du maintien des services des commerces de première nécessité ? Les affaires économiques de la Ville ont immédiatement pris le problème à bras-le-corps.

Juste avant d’être interrogée pour témoigner de ses missions actuelles, Hélène Foucher, responsable de la division des affaires économiques, vient de conclure une conversation avec un promoteur à la recherche de terrains sur la commune : « Je l’ai écouté, dit-elle. Mais je lui ai aussi rappelé que dans la période actuelle, ce genre de démarches avait peu de chances d’avancer, ce sont des discussions qu’il faudra remettre sérieusement à plus tard. » En guise de développement économique, les actions se concentrent en cette période avant tout au maintien des activités et à la recherche de solutions pour les entreprises et commerces locaux. « Nous avons recensé les aides qui pouvaient être octroyées pour les acteurs économiques du territoire, en particulier ceux dont l’activité s’est arrêtée. Nous sommes là pour les aider à s’orienter au besoin, mais nous avons surtout constaté qu’ils étaient déjà bien au courant des démarches à entreprendre pour assurer leur maintien – parfois leur survie – et c’est tant mieux. »

L’autre agent des affaires économiques, Quentin Corniquet, rappelle : « Si l’on ne parle que des commerces, beaucoup d’entre eux ont été contraints d’interrompre leur activité : les coiffeurs, restaurants, garages, fleuristes, magasins de meubles ou de vêtements… La liste est au final beaucoup plus longue que celle des commerces ouverts. Ensuite, parmi ceux qui ont été identifiés comme faisant partie des premières priorités, certains ont fait le choix de baisser le rideau. Dans une période de risque sanitaire, chacun est confronté aussi à ses propres décisions, on ne peut forcer les gens à rien. »

Recensement des services

Dans un second temps, les collègues des activités économiques ont pratiqué un recensement des enseignes qui demeuraient ouvertes, en collectant leurs horaires et les services éventuels qu’elles proposaient. Un travail de fourmi qui a également permis de mettre à jour la liste de contacts des commerçants stéphanais : « Un aspect pratique finalement, constate Quentin Corniquet. Quand je suis au bureau ou sur le terrain, j’ai finalement moins le temps de mener ces démarches. Mais surtout, ces renseignements nous ont permis de mettre en ligne assez rapidement la liste des services marchands qui restaient ouverts pour les stéphanais. Certains vont au-delà de leur mission habituelle en proposant de la livraison, c’est une information qui peut être utile à beaucoup d’habitants. » Il entretient également le lien avec les habitués des marchés stéphanais, absents des parvis depuis le 19 mars comme presque partout en France : « C’est une offre de services particulièrement attendue par les habitants, on souhaite qu’elle puisse reprendre rapidement. »

De son côté, Héléne Foucher note que bon nombre d’artisans font tout pour maintenir leur activité, « une démarche vitale pour eux ». Elle explique aussi qu’à la fin mars, une partie de son action en télétravail a consisté à contacter les entreprises de la commune afin de mesurer les aides qu’elles seraient en mesure d’apporter aux professionnels de santé implantés sur le centre Covid de la salle festive : « Il y a une liste de besoin qui a été transmise. Nous avons interrogé les partenaires économiques dans ce sens. Pour l’instant, nous ne connaissons pas l’impact de cette démarche, car il leur appartient de rentrer en relation avec les soignants du centre. Mais nous ne doutons pas de la volonté de chacun d’apporter son aide dans cette crise. »

Pour ces deux collègues comme pour bien d’autres, ce temps particulier en télétravail est aussi l’occasion d’avancer sur des dossiers d’avenir auxquels il est parfois difficile de se consacrer en temps « normal » (c’est-à-dire rempli d’urgences!).

Pour le service des activités festives, la période de confinement rime, comme souvent, avec imprévus. Si la responsable Katia Besnard avait envisagé son action en télétravail d’une certaine façon, il a fallu s’adapter pour répondre aux besoins.

À partir du 17 mars, Katia Besnard s’était avant tout préparée à régler les « affaires courantes » engendrées par le confinement : annuler les réservations de salles faites dans le cadre de fêtes de famille, mariages ou autres. Seulement comme le reste, tout cela s’est momentanément arrêté pour faire prévaloir les exigences du principe sanitaire. De la même manière, les rendez-vous habituels des stéphanais s’annulent ou se décalent un à un : foires-à-tout, réunions d’amicales associatives mais aussi des festivals comme « Veines urbaines » ou « Yes or Notes ». « Nous avons même commencé à penser à « Aire de fête » qui doit se dérouler les 6 et 7 juin, explique Katia. Même si le confinement est terminé à cette date, les artistes pourront-ils venir ? Les rassemblements seront-ils de nouveau autorisés ? Ce sont autant de questions que nous tentons d’anticiper, tout ça sans mode d’emploi dans une situation inédite comme celle-là. »

Et puis très vite, les activités festives ont été mobilisés sur un autre chantier : l’installation d’un centre Covid sur la commune. « Chloé Stéphan, coordonnatrice du contrat local de santé, m’a avertie de la volonté des professionnels d’ouvrir un tel centre. Nous avons organisé une visite de la salle festive avec les médecins en charge et commencé à lister leurs besoins dès le 26 mars. De mon côté, j’ai recensé les services susceptibles d’intervenir sur une telle opération : les services techniques en charge des Fêtes et cérémonies, les agents maintenant la propreté des locaux, la police municipale, l’informatique, la communication, les restaurants municipaux… Et bien sûr mes collègues directs, dont Abdallah Hamadache, le gardien de la salle festive qui était maintenu à domicile jusqu’alors. »

S’organiser rapidement

Dès l’obtention du feu vert, tout est allé très vite : l’installation des neuf boxes d’auscultation le vendredi 27 mars, l’équipement informatique adéquat, l’adaptation des procédures de nettoyage selon les recommandations des médecins, l’organisation de la distribution des repas pour les intervenants, les contrôles à l’entrée par la tranquillité publique, la communication autour du centre Covid… « Nous avons mis toute la salle festive à disposition des soignants, poursuit la responsable des activités festives. En plus des stands, nous avons transformé la scène en vestiaire pour qu’ils puissent se changer et déposer leurs tenues directement dans la machine à laver disponible dans la structure. Les électriciens des services techniques sont intervenus pour mettre à disposition une ligne téléphonique dans l’accueil improvisé. Les services de la Ville ont tout mis en œuvre pour que les demandes des médecins trouvent une réponse dans les meilleures conditions possibles. Je ne suis pas surprise de la mobilisation des collègues sur cette installation car nous avons l’habitude de travailler ensemble. Nous avons avancé au coup par coup pour que la participation de la Ville à ce centre de consultation soit opérationnel dès le 2 avril et que les soignants puissent recevoir les habitants sereinement. Ça a demandé beaucoup d’investissement et ça en demande encore, mais ce que nous souhaitons, c’est que le résultat soi là et efficace. »

Comment continuer à bouger quand la consigne est de rester chez soi coûte que coûte. Bien qu’empêchés de se rendre sur leur lieu de travail, les éducateurs sportifs de la Ville ont mis en place un programme d’exercices pour garder la forme, et le lien avec les usagers.

Actifs. Les éducateurs sportifs n’ont pas oublié de l’être quand la vie « traditionnelle » dans leur service s’est suspendue le 17 mars. Suspendue mais jamais arrêtée puisque, dès le premier jour, les collègues des sports ont tout de suite proposé à leurs habitués de continuer les entraînements depuis chez eux : « Nous avons réagi vite, explique Frédéric Dubourg, éducateur des activités « terrestre » en charge plusieurs cours durant la semaine. En fait, dès le vendredi qui a précédé le confinement, sentant que la situation allait évoluer, j’ai eu l’idée de demander leurs adresses électroniques aux inscrits de mes cours. Et de là est née l’idée de leur envoyer un programme d’exercice tous les deux jours. »

Une proposition qui dépasse le cercle des habitués puisque les cours ont été mis à disposition de toutes les personnes qui consultent le site de la Ville, sur la page des « Bons plans anti-déprimes des services ».

Le sport, tout un programme

D’une fois tous les deux jours, le programme est rapidement devenu quotidien : « Tous les collègues s’y sont mis, poursuit Frédéric. Chacun propose des séances en fonction de ses spécialités : renforcement musculaire, cardio, assouplissement… Comme dans nos cours à la salle de remise en forme, nous avons cherché à équilibrer les séances pour que le corps travaille complètement. » Et si le contenu d’une séance peut parfois impressionner, les professionnels du sport rappellent que c’est la notion de plaisir qui doit dominer. À chacun d’adapter la séance selon son envie et ses capacités. L’heure n’est pas au record du monde !

« La question de la pratique du sport s’est beaucoup posée avec le confinement, dit encore Frédéric Dubourg. Peut-on sortir ou pas, à quelle fréquence, quelle intensité… En tant qu’éducateurs, nous souffrons aussi de cette absence de pratique en extérieur qui fait partie de notre quotidien. Nous avions envie de rester actifs professionnellement. Ce programme à la maison montre qu’on peut s’entretenir depuis chez soi. C’est quelque part un moyen de s’évader en combattant la sédentarité. »

Une proposition d’autant plus séduisante qu’elle s’enrichit au fil des jours : liens vidéos vers la « démo » des exercices, playlist musicale pour accompagner chaque séance… Et même des cours de gym adaptés qui permettent aux seniors, aux personnes dont la condition physique le réclame ou même aux débutants « timides » d’avoir cette activité sportive si essentielle ces jours-ci.

Lieux pivots de la vie du service public stéphanais, les accueils recevant les usagers ont dû très rapidement s’adapter pour continuer à fournir tous les renseignements utiles, encore plus recherchés qu’à l’accoutumée en période de crise.

Si la mission principale des accueils de la Ville se doit de continuer, il faut que cela se fasse dans des conditions sanitaires qui protègent au maximum les agents qui y travaillent. Le choix d’un accueil téléphonique a ainsi été la solution choisie d’emblée. Sauf pour certains cas très particuliers et revêtant un caractère d’urgence, les habitants de Saint-Étienne-du-Rouvray ne peuvent donc plus se déplacer en mairie centre. C’est en effet le point d’accueil unique qui a été maintenu pour la période depuis le 17 mars et au cœur duquel se relaient les collègues au fil des journées.

« Nous avons organisé des roulements, explique Fanny Besnard, responsable du secrétariat général. La grande chance que nous avons eue pour l’organisation, c’est que les collègues des accueils des autres services sont venus renforcer l’équipe de base. Les agents affectés habituellement aux sports, dans les centres socioculturels, au conservatoire, à la Maison du citoyen, au service fêtes et événementiel… sont tous présents en mairie centre avec ceux qui y travaillent habituellement, soit en tout plus de quinze personnes disponibles. »

Appels nombreux

Chaque agent d’accueil est présent en moyenne deux demi-journées par semaine, et à chaque fois, la permanence est assurée par deux personnes présentes en même temps. Une nécessité au vu du nombre de questions adressées par les usagers dès le début du confinement : « Dans les premiers jours de la crise, nous recevions plus d’une centaine d’appels chaque jour. Nous avons connu un pic le lundi 23 mars avec 188 appels! Cela concerne les attestations dérogatoires, les services aux seniors, des questions destinées aux ressources humaines… Nous orientons vers les bons interlocuteurs. Il est peut-être encore plus important que d’habitude que les gens puissent obtenir des réponses de la part de la Ville, c’est un point qui rassure. »

Le contact physique avec le public est limité aux seules personnes qui doivent obtenir un document primordial, comme une carte d’identité lorsque celle-ci a été demandée avant le confinement. Au-delà de ça, tout se passe de façon dématérialisée. La préservation de la santé des agents d’accueil passant avant tout, un protocole de désinfection des postes de travail a été défini précisément.

Par ailleurs, les agents mettent quotidiennement à disposition, sur le parvis de la mairie centre, le document «  star  » du moment : l’attestation dérogatoire de sortie dont un tirage régulier est assuré par le service communication.

Pendant le confinement, l’une des missions primordiales est de maintenir le lien avec les publics les plus fragiles de la commune, notamment en assurant le portage de repas à domicile. Un service courant qui s’adapte dans cette situation particulière.

Lorsque cet entretien a eu lieu le vendredi 27 mars, Bernard Fagnoni, responsable de la restauration municipale, a posé d’emblée : « Depuis dix jours, avec les agents de la solidarité, des services de la propreté des locaux et de la tranquillité publique, on a la tête dans le guidon. On ne se voit pas beaucoup, évidemment, mais nous gérons tout par courriel et par téléphone. La décision de maintenir le portage des repas à domicile pour les habitants les plus fragilisés, et donc les plus isolés, a été prise tout de suite. C’est même une mission qui a été étendue puisque nous sommes passés de 100 repas par jour à 130 aujourd’hui. »

Les agents de la collectivité qui s’occupent des seniors ont en effet dressé le bilan du nombre de personnes qui fréquentent habituellement les restaurants des foyers Bourdon et Croizat. Parmi elles, certaines se trouvant dans l’incapacité de faire les courses les plus essentielles devaient pouvoir bénéficier d’une attention accrue.

Équipe renforcée

« Au tout début de la crise, poursuit le responsable de la restauration municipale, nous avions mis en place des points de retrait sur les deux foyers seniors. Mais cette solution a dû évoluer très rapidement pour limiter encore les contacts. Nous nous sommes donc tournés vers le portage à domicile. Il a toutefois fallu repenser l’organisation de notre équipe habituelle. Trois agents de la Ville assurent normalement le portage. Dans le cas présent, ce n’est pas suffisant. Avec l’appel au volontariat parmi des collègues d’autres services, nous avons aujourd’hui une équipe de huit personnes capables d’assurer cette mission. »

Des agents municipaux issus du service propreté des locaux et du service solidarité qui ont donc bénéficié d’une formation accélérée, dans des conditions elles aussi particulières. Pour respecter les règles sanitaires, un seul agent par véhicule et bien sûr des mesures de désinfection des voitures et du matériel encore plus drastiques qu’à l’accoutumée.

Le lien malgré tout

Pour ce qui est du contact avec les habitants, il est lui aussi limité. Difficile parfois dans des situations où ce portage constitue le seul rapport humain que peut avoir la personne dans sa journée : « Les agents de la Ville ne peuvent évidemment pas rester aussi longtemps que d’habitude, explique Bernard Fagnoni. L’idéal pour respecter les gestes barrières auraient été de déposer les plateaux repas devant la porte des résidents. Mais sur le terrain, il en va tout autrement. Des personnes âgées ou en situation de handicap ont besoin qu’on les aide jusqu’au bout. Devant la réalité des situations, nos collègues doivent souvent aller eux-mêmes déposer la nourriture dans les réfrigérateurs. Alors tout ce qu’ils peuvent faire, c’est respecter et respecter encore les gestes barrières qui assurent un maximum de protection. »

Des mesures sanitaires qui font l’objet de points techniques quotidiens, qui évoluent avec la situation de l’épidémie et que chaque agent se fait un devoir de suivre à la lettre.

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