Samy Driouech a 7 ans. En CE1 à l’école Henri-Wallon, il avance avec un handicap moteur, entouré de ses proches.
Son regard pétillant accroche immédiatement « Je fais plein de choses ! », répète-t-il avec entrain, se déplaçant avec son déambulateur. Né prématuré, Samy a subi une grave entérocolite (inflammation de l’intestin et du colon) qui a nécessité une opération. Durant celle-ci, un accident vasculaire cérébral a provoqué une paralysie cérébrale. Il se souvient de ses 3 ans : son anniversaire passé avec des plâtres aux jambes. « J’avais très mal. J’étais triste. Samy Driouech a 7 ans. En CE1 à l’école Henri-Wallon, il avance avec un handicap moteur, entouré de ses proches. C’était injuste. » Mais cette épreuve n’a pas freiné sa curiosité. « J’adore apprendre », s’enthousiasme-t-il. À l’école Wallon, tout est mis en place pour l’accueillir au mieux : une classe au rez-de-chaussée, un bureau surélevé, des sanitaires adaptés – « sauf le lavabo, encore un peu trop haut », sourit-il. Il bénéficie aussi d’un accompagnement quotidien : Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles), DRE (dispositif de réussite éducative) et son kinésithérapeute qui vient lui dispenser ses soins. De quoi lui permettre de suivre une scolarité épanouie, entouré de ses copains.
Grandir avec les autres
Le sport est pour lui une source d’équilibre. Il a découvert le basket fauteuil à l’institut d’éducation motrice Colette-Yver et rêve d’y retourner. Passionné de football, il improvise des tirs au but dans la cour avec ses copains, qui n’hésitent jamais à lui donner un coup de main. « Dès son plus jeune âge, on a cherché à développer sa vie sociale, pour son moral et pour créer des aides autour de lui », explique son père, Mohammed.
Dans la rue, Samy se déplace avec un vélo à trois roues. « La ville est accessible mais beaucoup de voitures bloquent les trottoirs et m’empêchent d’avancer. C’est ça que je voudrais changer », dit-il avec sérieux. À la maison, les défis sont plus lourds. L’appartement familial n’est pas entièrement adapté : pas de douche accessible, des couloirs trop étroits qui l’obligent à se déplacer à genoux. Ses parents montent un dossier pour trouver un autre logement. « J’ai toujours peur qu’il se blesse un bras ou une main et qu’il perde son autonomie », confie son père, encore marqué par les premiers mois d’angoisse après la naissance. Il regrette aussi le manque d’associations locales pour échanger avec d’autres familles. Samy, lui, pense déjà à demain. Il s’imagine ouvrir une boutique, « en vrai ou en e-commerce », où chacun trouverait ce dont il a besoin. Pour lui, c’est un ballon, des copains et des projets plein la tête.