Nature en ville

Les villes sont aussi des réservoirs de biodiversité. Il nous incombe collectivement et individuellement de les préserver…

Un groupe d’experts de l’ONU a alerté, en mai 2019, sur le fait qu’un million d’espèces animales et végétales (sur les huit millions recensées sur Terre) pourrait disparaître dans les prochaines décennies si nous ne modifions pas radicalement et rapidement nos modes de vie.

Ces changements transformateurs ne sont toutefois pas synonymes d’un retour à l’âge de pierre. Tout commence par un changement de regard sur la nature qui nous entoure…

« Zéro phyto », c’est pas trop tôt !

Depuis le 1er janvier 2019, les particuliers n’ont plus le droit de détenir et d’utiliser des produits phytopharmaceutiques de synthèse chimique (pesticides).

Les jardiniers amateurs peuvent néanmoins utiliser des produits d’origine naturelle et mettre à profit les interactions naturelles qui existent entre les plantes. On parle alors de biocontrôle.

Pour ce qui concerne les services de la Ville, les pesticides ne sont plus en usage sur les trottoirs et dans les caniveaux depuis 2012, exception faite des terrains sportifs et des cimetières. Ces lieux bénéficient d’une dérogation jusqu’en 2021.

La Ville continue de traiter ces espaces mais elle y a divisé par quatre la fréquence des passages.

Il n’est toutefois pas question de laisser les herbes folles envahir les rues. Mais si le choix politique est de préserver l’environnement, les moyens humains nécessaires à ces nouveaux usages (désherbage manuel ou mécanique) restent insuffisants…

La Ville a donc mis en place une gestion différenciée de ses espaces publics, avec notamment un plan de désherbage. Ce plan détermine précisément, en fonction des rues, la fréquence de passage des agents municipaux. Il précise aussi les nouvelles techniques employées.

Changer les pratiques…

Les nouveaux usages mis en œuvre se traduisent par une meilleure gestion de l’arrosage, par le développement du paillage, par le choix de nouvelles espèces de plantes et par une meilleure prise en compte de la biodiversité…

Mais d’une manière générale, la Ville évite de laisser les sols nus. Ces derniers sont en effet favorables à l’installation des plantes adventices dont le désherbage manuel ou mécanique est très chronophage.

Les services municipaux ont par conséquent de plus en plus recours au paillage et à un couvert végétal permettant d’« occuper le terrain ». Ce couvert est constitué de plantes vivaces basses offrant une combinaison de couleurs, de feuillages et de fleurs à la fois agréable à l’œil et bonne pour la biodiversité.

Un tel changement de gestion a donc forcément un impact direct sur le paysage de la ville.

Les plantes adventices profitent du moindre interstice pour se développer ! Elles colonisent les pieds de façades et s’épanouissent sur les bords de rues…

… Et des habitants peuvent assimiler cette expression du vivant à une forme de malpropreté ou de négligence. Or ce n’est pas le cas !

Il faut à ce propos rappeler que les particuliers ont à leur charge l’entretien de leurs pieds de clôture et de leurs murs en bordure de l’espace public…

Une ville « bien tenue » ne répond donc plus aux mêmes canons esthétiques qu’à l’époque du tout-pesticide.

Il convient ainsi de changer nos regards et d’accepter qu’une ville, belle et saine, est une ville qui laisse la nature s’exprimer librement, quitte même à en accepter quelques petits débordements végétaux.

Changer (aussi) les regards

Le temps où l’on parlait des « mauvaises herbes » est révolu. Ces plantes n’ont en réalité de « mauvais » que notre degré de connaissance à leur égard !

Il suffit parfois d’en redécouvrir les qualités et les bienfaits pour qu’elles réintègrent illico le statut bien plus enviable, et un brin nostalgique, des bons vieux remèdes de grand-mère.

Ainsi, certaines de ces injustement appelées « mauvaises herbes » ont-elles la réputation de soigner les verrues (le « latex » de la chélidoine) ou encore de soigner la gale (la cymbalaire) quand ce n’est pas celle de soigner… les petits creux (la jeune laitue scarole peut être consommée en salade).

Toutes ces plantes sont pourtant considérées comme des « mauvaises herbes ». Elles poussent à tous les coins de rue et savent se jouer du bitume et du béton !

Mais ne soyons pas pour autant angélistes. Toutes les herbes des rues ne sont pas des anges ! Certaines sont même invasives et nuisibles pour la biodiversité. Il convient donc de les détruire sans pitié… mais par arrachage ou par ébouillantage, bien sûr.

Les « ennemies » de nos rues s’appellent : la vergerette du Canada, le Séneçon du Cap et la renouée du Japon…

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