Mehine Dadioucoume, “Danser, c’est partager et transmettre”

À 23 ans, Mehine Dadioucoume vit au rythme de la danse. Étudiante en master 2 de commerce et marketing, la jeune Stéphanaise transmet aujourd’hui sa passion à travers ses cours, ses ateliers et son engagement associatif.

Quels sont les rêves ou les projets qui te tiennent à cœur ?

Ce qui me tient le plus à cœur, c’est de fonder une famille, rester proche des miens et profiter de la vie avec ceux que j’aime. La danse, bien sûr, fait partie de mes projets.
J’ai toujours baigné dans cet univers : ma mère était professeure de danse, mon père dansait aussi, et avec mes origines de Guinée-Bissau, c’était presque naturel.

À la maison, on dansait tous ensemble et on dit même que je dansais déjà dans le ventre de ma mère !

J’ai très tôt transformé cette passion en engagement. À 6 ans, je me suis inscrite au centre socioculturel Georges-Déziré, dans des cours de modern jazz. Aujourd’hui, j’aimerais avoir plus d’élèves dans mes cours de danse et développer cette activité.
Depuis février 2025, j’encadre chaque jeudi deux ateliers de danse urbaine au centre socioculturel Jean-Prévost : un pour les 8-12 ans, un autre pour les 13 ans et plus.
C’est un vrai bonheur de transmettre. Et, bien sûr, réussir mes études et m’épanouir est essentiel. Voyager, découvrir le monde et rendre fiers mes parents, ce serait aussi un accomplissement.

Quel est ton endroit préféré dans ta ville et pourquoi ?

Sans hésiter : la gare. C’est là que je retrouve mes amis, c’est calme et on peut se lâcher. Avec ma sœur jumelle et mes amis, on ramène une enceinte, on met la musique et on se lance dans des battles ou des chorégraphies. On rit, on danse, parfois même on pique-nique. Ce sont des moments de complicité qui restent gravés.
Pour moi, la danse est indissociable de ces instants de partage. Depuis 2020, je fais partie de l’association Just Kiff Dancing, basée à Saint-Étienne. Grâce à elle, j’interviens dans toute la région, dans les écoles, associations et structures sociales. Peu importe l’âge, j’adapte mes cours et j’essaie de transmettre le plaisir de danser. C’est un peu la même énergie que quand j’étais ado avec mes amis à la gare : créer ensemble et partager.

Si tu pouvais changer une chose, ce serait quoi et pourquoi ?

J’aimerais vraiment développer davantage d’activités éducatives et de prévention dans les quartiers grâce à la danse. C’est un art magnifique qui rassemble et qui aide les gens. Quand j’enseigne la danse urbaine, qui mélange hip-hop, street dance et freestyle, je vois à quel point ça libère les jeunes. Il faudrait valoriser les espaces publics pour que tout le monde puisse en profiter et créer des lieux adaptés où l’on peut faire du bruit, danser, sans déranger le voisinage. Ça permettrait de rapprocher les habitants et de donner plus de visibilité à nos activités.