Début novembre, une vingtaine d’employeurs publics et privés ont poussé la porte du ClubHouse, où des personnes atteintes de troubles psychiques se reconstruisent chaque jour. Une rencontre pour mieux comprendre ce handicap et s’emparer de solutions concrètes.
Le handicap psychique et l’emploi ne sont pas incompatibles. Pour Brahim Achour, conseiller chez Cap emploi 76, la clé est simple : « Mon métier, c’est l’accès mais surtout le maintien dans l’emploi grâce à des aménagements adaptés : temps, aide technique ou humaine, tutorat… On ne se focalise pas sur le handicap mais sur la capacité à vivre avec et son impact réel dans la vie des personnes. » Les employeurs présents découvrent la diversité des dispositifs existants : milieu protégé, adapté ou postes aménagés dans le milieu ordinaire. « Le handicap psychique est moins visible, moins connu. Il est important de s’y intéresser », souligne Nicolas Mahout de l’IFPRA (Institut de la Formation Professionnelle en Région Académique). Clara Garet, de Primark, renchérit : « Nous avons une politique inclusive forte et je viens pour m’instruire sur la particularité des troubles psychiques. » Depuis la loi du 10 juillet 1987, renforcée par la loi « Handicap » du 11 février 2005, les employeurs de 20 salariés ou plus ont l’obligation d’employer au moins 6 % de travailleurs handicapés.
Le ClubHouse, un lieu pour reprendre pied
Avant même de permettre de retrouver un emploi, le ClubHouse (où ce jour de novembre, employeurs et candidats en situation de handicap se retrouvent ) est surtout un tremplin pour rompre la solitude et permettre l’insertion sociale. Depuis son ouverture à Saint-etienne-du-rouvray en septembre 2024, il permet à ses 70 membres de participer aux activités du lieu et préparer leur retour à une vie sociale active. Pour Maxémilien Lefebvre, le ClubHouse est un point d’ancrage : « Après 15 ans d’inactivité et d’errance clinique, je me sens mieux. Aujourd’hui, je veux sensibiliser aux troubles psychiques. » C’est d’ailleurs lui qui anime la rencontre. Thibauld de Saint-Seine, atteint de bipolarité, veut reprendre son métier de tailleur de pierre : « J’aimerais retrouver un emploi, nourrir ma famille, continuer à être actif. » Océane Badji évoque, elle, sa difficulté à se positionner lors des entretiens d’embauche.
A l’issue de la rencontre, les entreprises sont invitées à proposer des PMSMP, ces périodes de mise en situation professionnelle qui permettent de tester un poste en conditions réelles, sans pression. « C’est une passerelle précieuse pour lever les craintes, des deux côtés », souligne Yoann, chargé d’insertion professionnelle au ClubHouse. Chacun repart avec des outils et un regard renouvelé sur des réalités méconnues. Saviez-vous par exemple ce qu’est l’anhédonie ? C’est cette incapacité à ressentir du plaisir, présente dans de nombreuses maladies mentales comme la schizophrénie ou la dépression, et qui explique tant de malentendus dans le monde du travail.
Bonus internet :
https://www.saintetiennedurouvray.fr/actualite/duoday-un-declic-en-3d
