Pour le journal municipal, le site internet de la Ville ou ses réseaux sociaux… de nombreuses photos de la vie à Saint-Étienne-du-Rouvray sont prises chaque jour, ou presque. Elles permettent d’illustrer l’actualité locale ou d’apporter elles-mêmes une information aux habitantes et habitants. Néanmoins, une large partie des photos prises ne sont jamais publiées. Dans « Hors Format », les photographes indépendants sollicités par la Ville pour ces reportages quotidiens sélectionnent une photo non-publiée et la commentent. Un exercice atypique qui permet d’offrir un autre regard sur l’actualité stéphanaise.

« C’est la deuxième fois que j’assiste à un évènement organisé par l’association “Fête le mur”. La première fois, c’était à Canteleu en présence de Yannick Noah qui est à l’origine de ce projet qui vise à promouvoir le tennis pour tous. À chaque fois, je suis surpris par la qualité de l’organisation qui repose sur les clubs. Les jeunes répondent présents le jour J.
Deux déconvenues se sont présentées à moi en qualité de photographe. La première est une météo capricieuse qui a nécessité de déplacer l’évènement au gymnase plutôt qu’en plein air. La lumière au sein d’un gymnase ne vaudra jamais l’éclairage naturel. La seconde déconvenue : un parent m’attend à la sortie pour me dire qu’il n’autorise pas la diffusion de photo de son enfant, cela réduira de moitié ma production à transmettre au service communication de la Ville à l’issue de la prise de vues…»
(Un comédien fait visiter à une spectatrice non-voyante le décor de la pièce de théâtre à laquelle elle est sur le point d’assister.)
« Reportage sur l’audio-description d’un spectacle du Rive Gauche, en janvier dernier. Les spectateurs malvoyants arrivent avant tout le monde et sont accueillis sur la scène par les comédiens de la pièce qui va être jouée. En tant que photographe devant rendre compte de cette rencontre étonnante, je dois évoluer parmi voyants et non-voyants. Et l’idée me frappe que, tandis que les personnes non-voyantes doivent être prévenus de ma présence (nous les avons avisés à leur arrivée), je dois me faire oublier des autres, comme s’ils ne me voyaient pas, car c’est seulement dans ces conditions que le photographe réussit à capter les scènes les plus authentiques.»
« Pour faire un sujet sur la vie du rond-point avec les Gilets Jaunes, j’ai travaillé assidûment sur le rond point des Vaches la première année du mouvement, en 2018/2019. J’y retourne régulièrement, dès qu’il y a un mouvement social ou pour aller voir ceux qui tiennent encore la 86ème cabane et avec qui j’ai crée des liens depuis 7 ans maintenant. C’est toujours un plaisir de retourner dans ce drôle d’endroit, mais c’est aussi compliqué de se renouveler dans ce lieu que j’ai tant photographié. Les deux médias (Le Stéphanais et Le Nouvel Obs) pour qui j’ai travaillé ce matin-là étaient contents de mes envois. Pour ma part, j’ai vraiment eu l’impression de ne pas réussir à sortir de mes sentiers (re)battus… »
« J’ai aussi été missionné pour suivre la manif du 2 octobre avec une demande supplémentaire pour trouver la photo de Une du Stéphanais d’octobre. Travailler sur une Une est rarement facile, il faut laisser des espaces graphiquement faibles (ou vides) en haut et en bas pour laisser la place à la titraille, avec une photo accrocheuse synthétisant le thème du dossier. En faisant cette photo, très parlante avec ces 2 regards aux sens très différents, je savais que je tenais une photo qui marchait pour raconter la situation du mouvement, mais peut être pas assez claquante/simple/accessible pour une Une. »
« La vie de photographe est rythmée par les commandes, qui comme leurs noms l’indiquent, ne nous laissent pas le choix du sujet. Certaines sont plus enthousiasmantes que d’autres. Là, c’était les travaux sur le rond-point des coquelicots, rien de folichon a priori mais de ce fait une belle occasion de se creuser la tête pour trouver des angles sortant de l’ordinaire des photos de travaux de voirie. Cette photo n’a pas conquis la rédaction, mais avoir trouvé cette composition a enjolivé ma journée. C’est bien plus que j’espérais en y allant ! »





