Journées du patrimoine : le Pacific vapeur club sauvegarde l’héritage ferroviaire

Hormis les journées du patrimoine, l'association Pacific Vapeur Club propose régulièrement des activités, dont des voyages en trains anciens. Plus d'informations sur https://pvcasso.fr - Photo : Emilie Sfez

Pour les journées du patrimoine, l’association Pacific vapeur club a ouvert les portes de son atelier de Sotteville-lès-Rouen pour faire découvrir des machines d’exception. Entretenues par des passionnés, elles sont les témoins, d’une histoire encrée dans l’ADN du territoire.

« Comme il a plu, ça risque de patiner si tu accélères trop vite », avertit Frédéric Polbos, debout à côté du pupitre de commande du puissant locotracteur. Concentré sur la manette des gaz, Logann écoute avec attention les instructions du président du Pacific vapeur club et tente de doser son accélération. Pour son baptême de conduite ferroviaire, ce passionné des trains a la bagatelle de 1200 CV sous la main. « Quand il patine, il y a l’indicateur de vitesse qui monte à 120 et les roues elles aiment pas trop. Précise l’instructeur. À 150 000 balles l’essieu, et il y a quatre essieux, ça fait beaucoup. »

L’association Pacific Vapeur Club ouvrait ses portes et ses trains à l’occasion des journées du patrimoine. Photo : Emilie Sfez 

À la descende de l’engin, Logann, venu avec sa compagne Loriane semble conquis par l’expérience. « C’était chouette, je ne m’y connais pas du tout et je découvre », précise cette dernière. Derrière le couple, plusieurs wagons anciens ainsi qu’une imposante locomotive à vapeur s’alignent sur les voies qui font face à l’atelier du Pacific vapeur club, à Sotteville-lès-Rouen. Pour ces journées du patrimoine 2025, l’association faisait visiter ces pièces d’exception dont certaines sont classées monument historique, ainsi que son atelier où depuis 1982 des passionnés prennent soin de ces reliques de l’histoire ferroviaire.

Logann et Loriane sont venu faire un baptême de conduite de train pour les journées du patrimoine. Photo : Emilie Sfez 

Placée sous le signe du septième art, cette édition a notamment vu des projections et conférences dans le wagon cinéma, présenté pour l’occasion dans sa nouvelle livrée. Une pièce rare dérivée d’une voiture corail convertie au début des années 1970 par la SNCF, dont il ne subsiste plus que deux exemplaires.

De 14 à 80 ans

Grande absente de cette édition 2025, la fameuse Pacific 231, qui a donné son nom à l’association, est en révision générale depuis 2021. À son retour dans 18 à 24 mois, selon le président de l’association, la vieille dame de 104 tonnes, sortie en 1922 des ateliers Batignolles-Châtillon de Nantes devrait de nouveau prendre la tête de convois touristiques.

Dans un cadre posé dans l’atelier du Pacific Vapeur club : une photo de la fameuse locomotive Pacific 231, qui a donné son nom à l’association, et qui est en révision générale depuis 2021. Photo : Emilie Sfez

Pour Frederic Polbos, la transmission du savoir faire est au cœur des valeurs portées par l’association. « Nous, on est la génération Pacific parce qu’on l’a vu rouler et on va la remettre en route, mais les jeunes, c’est la génération 150P, c’est la machine qu’ils vont devoir remettre sur rail et sur laquelle il vont rapidement devoir se pencher », déclare-t-il en désignant la silhouette noire et massive d’une immense locomotive, acquise par l’association en 2023.

Des curieux se font prendre en photo devant l’impressionnante locomotive 150P. Photo : Emilie Sfez

Si Frédéric Polbos avoue lui-même que l’ouverture aux passionnés étrangers au monde du rail ne s’est par le passé, pas toujours faite sans frictions, force est de constater que l’association regroupe aujourd’hui, des membres âgés de 14 à plus de 80 ans, issues d’horizons très divers, à l’image de Julie, assistante maternelle : « Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que quelles que soient les compétences qu’on a, tout le monde trouvera quelque chose pour rendre service à l’association. »

Acquiesçant les paroles de sa camarade, Stéphane un autre passionné  « Moi, je suis venu par hasard, quand je suis tombé en retraite, je suis tombé amoureux de l’aventure humaine qu’il y avait derrière. »

Photo : Emilie Sfez