Fiche d’identité
Naissance : 21 novembre 1883, Saint-Étienne-du-Rouvray.
Décès : 30 août 1915 (31 ans), Neuville-Saint-Vaast (62).
Profession : ouvrier de filature.
Grade : soldat, 74e Régiment d’Infanterie, classe 1903.
Campagne contre l’Allemagne : 17 novembre 1914 au 30 août 1915 (9 mois).
Décoration : Croix de guerre avec étoile de bronze.
À quoi ressemblait-il ?
Adolphe Cavelier mesurait 1m60. Il avait le crâne rasé et des yeux marron clair.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école à 13 ans, sans passer le certificat d’études.
Adolphe Cavelier était marié à Marie Reix et vivait au 30 rue Gambetta, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
Adolphe Louis Cavelier naît le 21 novembre 1883 à Saint-Étienne-du-Rouvray, d’un couple d’ouvriers originaire de Oissel. Il grandit dans une fratrie de 7 enfants et devient ouvrier de filature, travaillant probablement à la Cotonnière, la grande usine textile de la commune. En 1903, alors âgé de 20 ans, le jeune homme se présente aux bureaux de l’Armée pour effectuer son service militaire obligatoire. Probablement en raison d’une santé fragile, il est ajourné deux années de suite et finalement affecté aux services auxiliaires en 1906. L’année suivante, en 1907, Adolphe Cavelier épouse Marie Reix à Saint-Étienne-du-Rouvray. Le Stéphanais a 23 ans. Le couple donnera naissance à un petit garçon, Alfred, en avril 1910.
En août 1914, lorsque la guerre éclate, le jeune homme est tout d’abord épargné. C’est une commission de Réforme qui le classe apte au service armé à la fin du mois d’octobre.
Le 17 novembre 1914, Adolphe Cavelier quitte Saint-Étienne-du-Rouvray et rejoint le 74e R.I. (Régiment d’Infanterie), où se trouvent beaucoup de soldats stéphanais. Il suit probablement une période de formation, même si les archives n’en indiquent pas la durée. Le régiment est alors au nord de Reims depuis le mois d’octobre et reste dans la région jusqu’en mai 1915. Là, Adolphe Cavelier et ses camarades sont envoyés combattre en Artois, dans le nord de la France. Le 74e R.I. y connaît de violents combats durant le mois de juin. Les deux mois suivants sont plus tranquilles : le régiment profite même d’une vingtaine de jours à l’arrière avant d’être renvoyé, le 20 août, en première ligne pour préparer l’offensive prévue en septembre. Les soldats réaménagent les tranchées et effectuent des travaux de sapes. Le 30 août 1915, la 2e compagnie du 74e R.I., à laquelle appartient Adolphe Cavelier, est attaquée durant ses travaux. Quatre hommes sont tués, trois autres sont blessés. Notre Stéphanais fait partie des victimes, tué à l’âge de 31 ans. Sa veuve, Marie Reix, est officiellement prévenue au début du mois d’octobre 1915 et reçoit immédiatement une pension de veuve de guerre. Son fils Alfred, orphelin à l’âge de 5 ans, sera quant à lui adopté comme pupille de la Nation en août 1918 et bénéficiera d’aides de l’État jusqu’à sa majorité.
Citation posthume au Journal officiel de la République française, 10 mai 1922 : « Soldat brave et dévoué.
Glorieusement tombé pour la France, le 29 août 1915, devant Neuville-Saint-Vaast ».
Les archives se contredisent sur la date de décès, qui aurait eu lieu le 29 ou le 30 août. Néanmoins, le J.M.O. note le décès d’Adolphe Cavelier au 30 août et il est probable que cette dernière date soit la bonne. Le J.M.O. est en effet une archive rédigée au plus près des évènements.
Des amis dans la guerre
Les archives nous apprennent qu’Adolphe Cavelier était très proche de deux autres stéphanais, eux aussi tués à la guerre : Louis Bled (1882-1915) et Louis Valence (1879-1917). En avril 1910, à l’occasion de la naissance de son fils, Adolphe Cavelier invite ses amis Louis Bled et Louis Valence à venir signer l’acte de naissance à la mairie. Tous trois sont voisins (ils vivent à 300 mètres les uns des autres) et ont à peu près le même âge. Le jeune homme et Louis Bled travaillent par ailleurs probablement tous deux à la Cotonnière, la grande usine textile de Saint-Étienne-du-Rouvray. Ils sont également liés par la famille, le cousin germain de Louis Bled ayant épousé la sœur cadette d’Adolphe Cavelier en 1909. Engagés dans la guerre dès 1914, deux d’entre eux (Louis Bled et Adolphe Cavelier) sont tués à quelques mois d’écart à Neuville-Saint-Vaast (62). Le troisième, Louis Valence, ne leur survivra que deux ans.
Sources : fiche matricule, fiche MdH, actes de naissance et de décès, registres d’état-civil de Saint-Étienne-du-Rouvray, listes électorales de Saint-Étienne-du-Rouvray de 1913, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 74e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Souleymane SALAMI, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.