Devoir de mémoire – biographie de Gaston NOTIAS

Fiche d’identité

Naissance : 21 décembre 1882, Charleval (27).
Décès : 22 août 1914 (31 ans), Chamborgneau, Châtelet (Belgique).
Profession : journalier.
Grade : soldat, 239e Régiment d’Infanterie, classe 1902.
Campagne contre l’Allemagne : 4 août 1914 au 22 août 1914 (1 mois).

À quoi ressemblait-il ?

Gaston Notias mesurait 1m62. Il avait le crâne rasé et les yeux bleus. Il portait un tatouage au bras gauche, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer le certificat d’études.

Il était marié à Laurentine Protais et vivait 11 rue Amiral Cécille, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Biographie

Gaston Alexandre Notias naît le 21 décembre 1882 à Charleval (27), d’un père épicier et d’une mère ménagère. Il grandit dans la commune, auprès de ses deux sœurs aînées et de ses deux frères cadets (dont l’un décède à seulement 20 jours, en 1886 : Gaston Notias n’a alors que 4 ans). L’adolescence semble compliquée : par deux fois (à 13 puis 19 ans), le jeune homme est condamné à de la prison avec sursis pour vol ou coups et blessures. En 1904, alors qu’il a 23 ans, Gaston Notias fait 8 mois de prison pour les mêmes raisons.

À sa libération, il est immédiatement envoyé au service militaire. Incorporé au 2e Bataillon d’Infanterie Légère d’Afrique, le jeune homme combat en Algérie entre 1904 et 1905. Au bout d’un an, il rejoint le 5e R.I. (Régiment d’Infanterie), cantonné à Paris, pour poursuivre son instruction. Au début de l’année 1906, il manque à l’appel… et est condamné pour désertion à 6 mois de prison (entre septembre 1907 et mars 1908). Une fois sa peine purgée, Gaston Notias est de nouveau envoyé en Algérie, au sein du 2e Bataillon d’Infanterie Légère d’Afrique, où il combat jusqu’en octobre 1908.

Enfin libéré de son service à l’Armée, Gaston Notias s’installe à Rouen, où il est journalier. En 1910, alors âgé de 28 ans, il emménage à Saint-Martin-de-Boscherville (76), où il épouse Laurentine Protais, de 7 ans sa cadette. Le couple donne naissance à un fils unique, lui aussi nommé Gaston, en juin 1911. Après une courte période de vie à Canteleu (76) puis à Paris 15e, la famille s’installe à Saint-Étienne-du-Rouvray en février 1914. Gaston Notias n’y demeure que quelques mois. Le bruit de la guerre devient de plus en plus insistant. Au mois d’août 1914, c’est l’appel à la mobilisation générale. Le jeune homme, âgé de 31 ans, rejoint la 17e compagnie du 239e R.I. (Régiment d’Infanterie ). Il s’agit du régiment de réserve du 39e R.I. au sein duquel il avait effectué une période d’exercice militaire de deux semaines en 1912. Ce régiment est essentiellement composé de tout jeunes trentenaires, originaires de Normandie et de Paris. Dès le 9 août, le 239e R.I. quitte Rouen et franchit, 10 jours plus tard, la frontière belge. Le baptême du feu a lieu le 22 août, à Chamborgneau, près de Charleroi (Belgique). Le 239e R.I., en appuie du 39e R.I., s’élance dans la soirée sur les troupes allemandes, sous le tir intense des mitrailleuses ennemies. Les victimes sont nombreuses. Dans la violence du combat, 53 soldats sont portés disparus, dont Gaston Notias. Les circonstances de son décès paraissent très floues. Il semblerait que la famille n’apprenne sa disparition que bien plus tard. C’est une décision du tribunal civil de Rouen qui atteste de la réalité du décès de Gaston Notias. Son épouse, Laurentine Protais, ne peut donc bénéficier immédiatement des aides réservées aux veuves de guerre. Leur fils, orphelin à l’âge de 3 ans, sera finalement reconnu Pupille de la Nation en 1921.

Une famille endeuillée par la guerre

Paul Notias, frère cadet de Gaston Notias, est lui aussi mobilisé dès le début de la guerre. Il rejoint le 224e R.I. où il est caporal-chef.

Blessé en septembre 1914, il meurt (à 27 ans) des suites de ses blessures au mois de décembre, laissant derrière lui une veuve et une fillette de 2 ans. Les deux frères disparaissent à quatre mois l’un de l’autre.


Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, registres d’état civil de Charleval, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 239e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Maël LECOQ, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.