Le 24 juin à 10h, à quelques jours du brevet des collèges, une partie des profs du collège Louise-Michel s’est retrouvée devant l’établissement, pour manifester son mécontentement face à certaines mesures qui s’annoncent (mal) pour la prochaine rentrée. Derrière les banderoles, des enseignants grévistes, des parents d’élèves et des syndicalistes (le mouvement est soutenu et suivi par la FCPE, le Snes, FO, Sud Éducation).
Premier motif de grogne pour les enseignants : la suppression prévue d’heures sur le poste d’UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants), pour l’enseignement du français aux élèves qui ne le parlent pas. À la place de 18h actuellement, le poste passerait à 12h à Louise-Michel, avec 6h dans un autre établissement pour l’enseignant. Un calcul qui ne satisfait pas les enseignants grévistes. « Peu d’établissements ont ce poste. Il concerne des élèves de toute la rive gauche, pas seulement du secteur. Supprimer des heures sur ce poste, c’est aberrant. Que va-t-on faire des élèves allophones dans nos classes, si on ne peut pas leur apprendre le français ? On ne se bat pas pour nous, mais pour que ces élèves soient aidés dans des conditions correctes », expliquent en chœur Mme Thomas et Mme Moineau, professeur d’histoire-géographie et professeur documentaliste à Louise-Michel.
Le deuxième motif de mécontentement concerne les groupes de besoins, mis en place en septembre dernier en français et maths pour les élèves de 6e et 5e. Selon les enseignants de Louise-Michel – et de nombreux retours au niveau national – ces groupes de niveaux de fonctionnent pas. « La classe d’élèves est éclatée, les interlocuteurs multipliés. D’autres systèmes existent. Celui-là, on n’en veut pas », déclare Mme Thomas.
En attente d’un rendez-vous
Enfin, les enseignants s’étonnent de ne pas avoir d’informations ni de visibilité sur le nombre de classes à la prochaine rentrée. « On doit être le seul collège de l’agglomération à ne pas avoir de structure arrêtée à ce moment. Les effectifs du collège sont en hausse, on est passé de 300 élèves il y a quelques années à 548 inscrits à la prochaine rentrée. On a les effectifs pour ouvrir des classes en 6e et en 4e, mais pas d’information. Comment faire les emplois du temps dans ces conditions ? »
Dans l’attente d’une audience à la DSDEN (Direction des services départementaux de l’Éducation nationale), le groupe de grévistes a reçu le soutien du député Édouard Bénard et du maire et conseiller départemental Joachim Moyse, qui précise dans un communiqué : « Les revendications sont légitimes et traduisent un profond attachement au service public d’éducation, ainsi qu’à la réussite de tous les élèves quels que soient leur parcours et leurs origines. »