Fiche d’identité
Naissance : 1er mai 1895, Oissel (76).
Décès : 18 mai 1916 (21 ans), Esnes (55).
Profession : menuisier.
Grade : soldat, 3e Régiment Mixte de Zouaves et de Tirailleurs (1er Régiment de Zouaves), classe 1915.
Campagne contre l’Allemagne : 19 décembre 1914 au 18 mai 1916 (1 an et 5 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Lucien Dumontier mesurait 1m68. Il avait les cheveux châtains et les yeux marron.
Il avait le niveau d’instruction 2. Il savait donc lire et écrire, mais n’avait probablement jamais terminé son cursus scolaire.
Il était célibataire et habitait chez ses parents au 20 rue Jean Rondeaux, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
Lucien Hippolyte Léopold Dumontier naît à Oissel le 1er mai 1895. Premier né d’un couple dont le père est employé aux Chemins de fer et la mère ménagère, il grandit dans la commune, auprès de ses deux sœurs de 2 et 5 ans ses cadettes. Pendant son enfance, la famille vient s’installer à Saint-Étienne-du-Rouvray, au 20 rue Jean Rondeaux. Une fois sa scolarité terminée, Lucien Dumontier y devient menuisier.
Lorsque la guerre éclate, en août 1914, le jeune homme n’a théoriquement pas encore l’âge d’être mobilisé. Cependant, l’Armée a très vite besoin de renouveler ses soldats, après les lourdes pertes des premiers mois. En décembre 1914, à peine âgé de 19 ans, Lucien Dumontier est donc convoqué aux bureaux de l’Armée, afin de réaliser son service militaire obligatoire. Celui-ci se fera directement sur le terrain. Le garçon fait partie des « Bleuets », ces tous jeunes hommes envoyés au front sans expérience militaire.
Lucien Dumontier est incorporé au 1er R.Z. (Régiment de Zouaves). Celui-ci combat essentiellement dans les Flandres belges. Le Stéphanais profite d’une période de formation (bien courte) avant de rejoindre le régiment, en repos près de Dunkerque. Le baptême du feu a lieu dès février 1915, dans le secteur de Nieuport (Belgique). Le 1er R.Z. doit y tenir position face aux troupes allemandes, dans une zone totalement dénuée de tranchées. Le 21 septembre 1915, un bombardement détruit une ferme près de laquelle Lucien Dumontier se trouve : il est blessé au genou gauche par un éclat d’obus. Le 1er R.Z. demeure près de Dunkerque jusqu’en mai 1916. Là, il est acheminé vers Verdun, où la célèbre bataille a débuté en février. Alors qu’ils cantonnent non loin du site, le Journal de Marche régimentaire évoque déjà la violence des bombardements ennemis… Le 18 mai 1916, vers 2 heures du matin, le régiment s’élance pour reprendre la côte 304 aux Allemands. Sous un violent feu de mitrailleuses, les soldats parcourent la distance qui les séparent des positions ennemies, fusils à la main. Les grenades fusent… La côte est prise alors que le soleil se lève. Les pertes sont nombreuses : Lucien Dumontier est porté disparu, probablement tué à l’ennemi à l’âge de 21 ans… Son décès ne sera officialisé qu’en 1923, par un jugement du tribunal civil de Rouen.
Anecdote
Lucien Dumontier n’est pas le seul Stéphanais à tomber près de Verdun le 18 mai 1916. Joseph Dessaint (1894-1916), qui appartient au même régiment, y est également tué, à l’âge de 22 ans.
Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 1er R.Z.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Fidelcy MOUANGA, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.