Doone : « On ne doit pas se perdre pour plaire, même quand ça fait mal »

photos : Guillaume Painchault

Une voix commence à se faire entendre. Celle de Louane Caumont, 16 ans, lycéenne stéphanaise qui signe, sous le nom de Doone, un premier single intime et affirmé, You can’t change me.

Fan de pop anglaise, Doone a sorti en mai dernier une chanson aussi personnelle qu’universelle. You can’t change me parle de rupture, mais surtout de fidélité à soi. « Je voulais dire qu’on ne doit pas se perdre pour plaire, même quand ça fait mal », confie-t-elle. Sa composition lui a permis de transformer un chagrin d’amour en mélodie d’émancipation.

Elle enregistre le morceau en mars, dans le studio d’Abdel, un producteur installé à Déville-lès-Rouen. « C’était impressionnant, excitant, j’ai adoré. » Depuis sa sortie sur les plateformes, le titre est écouté dans la Métropole et au-delà. Famille, amis, inconnus : les retours enthousiastes lui donnent confiance. « Des lycéens viennent me parler, même les amis de mes frères au collège ! Ma grand-mère m’a félicitée, mes cousins partagent le lien. C’est fou ! »

Déclic scénique

De la salle de bains aux plateformes Doone, c’est le dérivé de « Doudoune », le surnom affectueux que ses parents lui donnaient enfant. Elle l’a gardé comme nom d’artiste, une protection douce et familière. « Ça me représente bien, c’est moi. » Petite, elle chantait dans la salle de bains, bercée par le rap que lui a fait découvrir son père et la chanson française écoutée par sa mère. C’est au camping, un été, que le déclic scénique vient : un micro, une chanson et des vacanciers conquis. « J’ai ressenti un truc incroyable. Depuis, je chante tous les étés, c’est un peu comme un rendez-vous ! » Et parfois au lycée, comme ce jour où elle a osé interpréter Adele devant tous ses camarades.

Autodidacte, Louane s’est inscrite au conservatoire pour progresser techniquement l’an prochain, sans perdre le plaisir. La musique est sa soupape : « Je me pose beaucoup de questions, je suis un peu parano. Chanter me libère. » Aujourd’hui, portée par le succès de son single, elle espère prolonger l’aventure. Elle a décroché une interview sur Radio Campus Rouen, tout en révisant son oral de français. Le bac en ligne de mire, la scène en rêve.