Épisode 6 : Nicolas Pouleau, le coach des possibles

De la piscine municipale aux Jeux Paralympiques, Nicolas Pouleau impose sa marque dans le triathlon paralympique français, en conjuguant performance, accompagnement humain et engagement local.

Il a les pieds sur terre et le regard déjà tourné vers Los Angeles 2028. Nicolas Pouleau est de ces entraineurs qui accompagnent des parcours hors norme. Cadre technique à la Fédération Française de Triathlon, membre du staff de l’Équipe de France de paratriathlon, il est surtout l’homme de l’ombre derrière les exploits d’Alexis Hanquinquant, double champion paralympique, septuple champion du monde et d’Europe. « En huit ans, je suis passé d’entraîneur à coach, puis gestionnaire de star ! L’athlète reste le pilote de son projet, moi je construis avec lui une vision globale : performances, famille, médias… », explique-t-il, lucide et investi. La dernière olympiade à Paris reste gravée : « Être l’entraineur du porte-drapeau, vivre l’intensité de la cérémonie d’ouverture et voir Alexis décrocher l’or à domicile, c’était fou. » Un moment d’adrénaline pure, suivi d’un vide intense. L’histoire continue néanmoins : l’or européen, puis mondial, comme un écho à cette consécration.
Mais Nicolas Pouleau n’accompagne pas que les médailles. Il construit des histoires. Celle de Cécile Saboureau, par exemple, paratriathlète contrainte de renoncer aux Jeux de Tokyo après un violent accident à vélo. Elle revient plus forte, 6e à Paris, avant de retrouver son titre de championne d’Europe un mois plus tard. « Ces parcours de résilience sont d’une puissance incroyable. Je conçois la préparation autour de leur vécu, leur identité. Ce sont avant tout des athlètes de haut niveau, mais leur histoire enrichit le projet. »

Transmettre, inspirer, fédérer localement

Originaire de Saint-Étienne-du-Rouvray, il a appris à nager à la piscine Marcel-Porzou, s’est forgé dans le cadre de l’UNSS du collège Paul Éluard. Aujourd’hui ambassadeur du sport dans sa ville, il ne cache pas sa déception face aux faibles retombées nationales et locales post-JO. « On a vécu un moment exceptionnel, mais peu de moyens ont été investis. La culture sportive reste fragile. » Alors il s’engage : interventions en entreprise, conférences, transmission à tous les niveaux. « Le sport est un levier formidable pour révéler des vocations, aider des jeunes en difficulté, fédérer. Je veux m’investir dans une dynamique éducative et citoyenne à Saint-Étienne. » En attendant, il rêve déjà d’un prochain podium à Los Angeles, aux côtés d’Alexis Hanquinquant et d’une nouvelle génération de champions à révéler.

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SÉRIE – Handicap en mouvement