Il est l’un des plus grands champions français du para tennis de table et est allé à la rencontre des élèves du collège Picasso pour partager son parcours. Florian Merrien s’est forgé un destin à plusieurs rebonds.
Autant le dire, d’emblée, son palmarès est impressionnant ! Aux Jeux Paralympiques, il décroche l’or par équipe à Pékin en 2008, le bronze par équipe à Londres en 2012, le bronze en simple à Rio en 2016, le bronze par équipe à Tokyo en 2021 et, tout récemment, le bronze en double mixte à Paris 2024, aux côtés de Flora Vautier.
Cette dernière médaille reste un souvenir particulièrement savoureux : « Notre duo est improbable, Flora a 20 ans de moins que moi. Personne ne croyait en nous. Je m’étais laissé pousser la moustache pour taquiner cette princesse à roulettes adepte des réseaux sociaux et, finalement, les photos sont restées puisqu’on est montés sur le podium ! », plaisante-t-il. À ces exploits s’ajoutent six titres européens en individuel, par équipe et plusieurs médailles aux championnats du monde.
Né en 1984 à Mont-Saint-Aignan, Florian Merrien est atteint par un virus, dès ses 18 mois, qui attaque sa moelle épinière et provoque une tétraplégie incomplète. Il construit une relation positive avec sa différence, soutenu par ses parents qui l’encouragent à « être et faire avec les autres ». À 10 ans, sur les conseils d’un kinésithérapeute, il découvre le tennis de table et rejoint le club de Grand-Quevilly, où il est chaleureusement accueilli. « A l’époque le handisport n’était pas développé, j’étais le premier joueur en fauteuil du club et j’ai été accepté ainsi ». Son entraîneur, devenu aujourd’hui son préparateur physique, l’accompagne depuis ses premiers échanges jusqu’aux plus grands podiums.
Un ambassadeur du dépassement
Au-delà des terrains, Florian s’engage depuis 2016 comme ambassadeur du Sport et du Handicap pour le Département de la Seine-Maritime où il travaille. Il intervient dans les collèges et entreprises pour sensibiliser à l’inclusion. Son temps est aménagé avec un détachement à 60% l’année des Championnats d’Europe, à 70% l’année des Championnats du Monde et à 80% celle des Jeux Paralympiques. Ainsi revient-il de compétitions au Monténégro et en Slovénie et vise-t-il, avec Flora Vautier, une nouvelle médaille aux Jeux Paralympiques de Los Angeles en 2028. La recherche de sponsors et partenaires est aussi un défi crucial pour obtenir des financements. En attendant, c’est au collège Picasso qu’il transmet aux élèves son plus beau message : « Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne. » Une phrase conquérante qui guide le pongiste depuis plus de vingt ans et qu’il applique en compétition comme dans sa vie quotidienne.