Hommages, inflation et coupe du monde… le conseil municipal du 20 octobre

Dédiée au débat sur l’orientation budgétaire, la séance a aussi permis aux élus d’adopter un vœu appelant l’État à indexer ses financements aux communes sur le niveau de l’inflation.

Vidéo: l'intégralité du conseil municipal du 20 octobre

Rejoint par deux nouveaux élus (Fabien Leseigneur remplace Romain Legrand et Karine Pégon remplace Agnès Bonvalet), le conseil municipal s’est réuni jeudi 20 octobre pour le traditionnel « débat d’orientation budgétaire » qui permet aux différents groupes de s’exprimer sur les décisions à prendre en terme de finances municipales (avant le vote du budget lors du conseil de décembre).

La séance a débuté par une minute de silence en mémoire d’Annette de Toledo et de Claude Collin. Annette de Toledo fut conseillère municipale de 1995 à 2001 et adjointe en charge de la protection de l’environnement, des risques naturels et du développement durable de 2002 à 2008. Claude Collin devint membre du conseil municipal en 1983 puis premier adjoint en charge du personnel et des finances de 1989 à 2008. Les membres de leurs familles respectives étaient présents au conseil.

Un vœu et une semaine d’action en novembre

Avant les délibérations (à retrouver en ligne sous 10 jours après le conseil), le maire a soumis au vote un vœu demandant à l’État d’augmenter ses subventions aux villes, au rythme de l’inflation. «Notre pays traverse une période d’inflation record  : gaz, électricité, produits alimentaires, matières premières…tout augmente dans des proportions que les budgets des communes comme ceux des ménages ne peuvent plus suivre. En parallèle, les moyens accordés aux communes pour assurer leurs missions sont en baisse constante. En 5 ans, les concours financiers de l’Etat ont diminué de 50 milliards d’euros.
 […] Le conseil municipal de Saint-Étienne-du-Rouvray demande solennellement au gouvernement qu’à compter de 2023, la Dotation Globale de Fonctionnement soit indexée sur l’inflation et qu’elle évolue au minimum chaque année en fonction d’un indice égal au taux d’évolution de la moyenne annuelle des prix.» Le vœu a été adopté à l’unanimité.

Le maire Joachim Moyse a appelé l’ensemble des élus à se mobiliser lors d’une semaine d’action qui se déroulera du 21 au 25 novembre. Objectif: aller à la rencontre des Stéphanaises et Stéphanais pour faire émerger la problématique de l’inflation et fédérer autour des solutions à y apporter.

Une hausse d’impôts sur la table

Le sujet des réponses à l’inflation fut en fait le fil rouge de la soirée: «nous vivons une crise financière sur laquelle le gouvernement et le président Macron n’a pas décidé de nous accompagner, a lancé le maire. Il va falloir que l’on génère une ressource locale et cela se fera en actionnant le levier fiscale, a ajouté Joachim Moyse, ajoutant que les précisions sur le sujet seraient apportée au conseil de décembre prochain. Il est trop tôt pour donner une tendance, je ne souhaite pas que l’on dépasse l’inflation.»

Le débat sur l’orientation budgétaire a logiquement fait écho à cette même question. «Nous ne pourrons pas éponger la hausse des dépenses simplement en faisant des économies, a stipulé Léa Pawelski (Élu·es socialistes et écologistes pour le rassemblement) tout en soulignant que Nous ne connaissons pas encore le détail du soutien de l’État aux communes. »

Rappelant les multiples hausses de dépenses décidées par le gouvernement dans le secteur militaire, Noura Hamiche (NPA) a conclu son propos par un appel à éviter toute hausse d’impôt pour les Stéphanaises et Stéphanais. «Aucune hausse d’impôt ne doit peser sur les particuliers, déjà pris à la gorge de l’inflation» .

Passe d’armes et appel à l’union

Rappelant que son groupe (Rouvray Debout) avait soumis 79 propositions suite à l’appel du maire — il y a quelques mois — pour rechercher des économies pour alléger les finances de la Ville, Johan Queruel a directement visé groupe socialiste, pourtant également membre de la majorité. Selon ce dernier, le groupe socialiste n’aurait fait «aucune proposition […] malgré un délai de deux mois, délai suffisamment long pour aller à la rencontre des agents municipaux. […] Pourquoi un tel manque d’investissement ? »
Une remarque que la porte-parole du groupe socialiste, Léa Pawelski a qualifié de « spectacle désastreux», rappelant «l’engagement quotidien et depuis de nombreuses années, des élus du groupe. Les adjoints ont fait leur travail dans les commissions, nous avons formulé des pistes lors des conseils municipaux précédents, depuis la crise sanitaire.» Avant de conclure «l’union est un combat et ça n’empêche pas de continuer à partager cette envie.»

De son côté, le groupe EELV a lui présenté un vœu appelant au boycott de la coup du monde au Qatar, afin d’en dénoncer les travers écologiques et sociaux. Qualifié de «philosophique, moral, de principe» par l’élu et porte-parole du groupe, David Fontaine, cet appel au boycott n’a pas été soumis au vote par le maire, poussant le groupe écologiste a demander une suspension de séance.

Baigné dans des courants de tensions palpables de la salle du conseil, chacun a finalement prêté l’oreille à l’appel au calme du député de Seine-Maritime, Hubert Wulfranc, « le gouvernement vient de recourir au 49.3 (article de la Constitution permettant d’outre-passer le vote du parlement, en l’occurrence sur le soir même du 20 octobre, pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, NDLR). Gare au Rassemblement national qui capitalise toute désunion, notamment celles de l’union de la gauche. Nous sommes une petite union de la gauche à la française, stéphanaise, nous devons y tenir comme à la prunelle de nos yeux. »Vidéo: l'intégralité du conseil municipal du 20 octobre

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