La chenille processionnaire et le frelon asiatique, une histoire de nuisibles

La chenille processionnaire du chêne est très urticante.

La chenille processionnaire et le frelon asiatique n’ont que faire du confinement. Ils sont de retour. Il convient de se protéger de ces nuisibles qui présentent un danger réel pour l’homme.

Avec les beaux jours, la nature reprend ses droits. Mais tout ce qui est naturel n’est pas forcément l’ami de l’être humain et de la biodiversité. La chenille processionnaire du chêne est l’un de ces indésirables. Vincent Neveu, l’un des responsables des espaces verts stéphanais, brosse le portrait de cette bestiole qui gratte:

«Cette chenille a une redoutable capacité à projeter ses poils urticants au moindre stress. Elle est présente dans les chênes de façon cyclique. Au printemps, les œufs éclosent au sommet des arbres, les petites chenilles grignotent les feuilles, grossissent et circulent en procession (d’où leur nom) dans le chêne. Elles jalonnent leur croissance par de gros cocons, visibles sur le tronc ou sur de grosses branches [photo].

Fin mai et début juin, méfiance, la chenille processionnaire peut se trouver proche du sol et même au pied des chênes! Fin septembre et début octobre, les chenilles se transforment en papillons, s’accouplent et vont pondre au sommet des chênes, le cycle est bouclé. Attention, même vides, les cocons contiennent encore de nombreux poils urticants!»

C’est vers la fin mai, lors de son 3e stade larvaire, indique quant à lui l’Institut national de recherche agronome (Inra), que la chenille processionnaire se révèle très urticante: «elle libère dans l’atmosphère des poils urticants qui sont responsables chez l’homme d’une dermite de la chenille ou érucisme

La mésange, une redoutable prédatrice des processionnaires

Une étude de l’Inra sur les chenilles processionnaires du pin (présentes plus au sud de la France) a démontré que les mésanges constituaient un moyen efficace de lutte contre ces envahisseuses poil à gratter:

«En hiver, la mésange peut prédater 40 chenilles par jour et au moment des couvées la mésange peut consommer jusqu’à 900 chenilles par jour. L’installation de nichoirs favorise la présence des mésanges et la régulation par conséquent de la population de chenilles processionnaires sur le long terme. La pose de nichoirs doit cependant être associée avec d’autres méthodes de lutte alternative afin d’être plus efficace

Vincent Neveu indique que la Ville a installé «des nichoirs à mésanges sur quelques chênes dans les secteurs les plus exposés afin d’inciter leur installation». Pour le reste, ajoute-t-il, «les arboristes grimpeurs municipaux, avec protections et méthodes adaptées, détruisent chaque année les nids les plus exposés dans l’espace public. Les parcs, écoles et centres de loisirs sont prioritaires

Frelon asiatique, le tueur d’abeilles

Le frelon asiatique est reconnaissable à ses pattes jaunes.

Le frelon asiatique fait également son retour. Ce tueur en série d’abeilles (lire Le Stéphanais n°260) présente lui aussi un risque pour l’être humain. Une plateforme départementale permet de les signaler et trouver un professionnel agréé pour s’en débarrasser.

Le printemps est le meilleur moment pour se débarrasser de ces envahisseurs. Les frelons construisent en effet leurs «nids primaires», plus faciles à détruire:

«Il sont pour la plupart situés à moins de trois mètres de hauteur. D’une taille allant d’une balle de ping-pong à celle d’une mandarine, les nids sont généralement situés dans des endroits abrités de la pluie et du vent: abris de jardin, garages, pente de toit, auvent, boîte aux lettres, compteurs EDF, nichoirs à oiseaux, etc

Aides financières

Les frais de destruction des nids sont à la charge des particuliers, sauf lorsque le nid présente un danger immédiat pour la population, comme à proximité d’une école.

Des aides publiques ont toutefois été mises en place pour aider les particuliers à financer le coût de l’intervention du professionnel agréé:

 

Le nid secondaire du frelon asiatique peut avoir 40 à 50 centimètres de diamètre. Dessins: Gayanée Béreyziat.
  • Conseil départemental Seine-Maritime: 30 % du coût de destruction d’un nid. Le plafond de l’aide est limité à 30€ TTC.
  • Métropole Rouen Normandie: 30 % du coût de destruction d’un nid.
  • Ville de Saint-Étienne-du-Rouvray: 50 % du coût restant à la charge du particulier après déduction de toutes les aides institutionnelles prévues. Le plafond de l’aide est fixé à 100€ TTC.
  • Afin de dispenser les habitants de l’avance des frais, seul le coût restant de la prestation, déduction faite de ces aides, sera à la charge de l’administré, dès lors qu’il y aura bien eu destruction d’un nid de frelons asiatiques.

Sites de référence

La Charte des espaces verts alerte sur les fausses informations qui circulent sur Internet à propos du frelon asiatique. Elle recommande notamment aux particuliers de ne pas recourir au «piégeage alimentaire» des frelons, car «il est néfaste pour la biodiversité».

Un piège contient en effet une part très infime de frelons tandis que d’autres espèces, quant à elles très utiles pour l’environnement, y sont recensées en masse, telles que les mouches, les papillons, les frelons européens, etc.

Les deux sites de référence pour le frelon asiatique sont celui de l’université de Tours et celui de l’Inventaire national du patrimoine naturel.

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