Le procès de l’attentat contre le père Hamel commence le 14 février

Pendant la conférence de presse de Mgr Lebrun, le 2 février. Photo Jean-Pierre Sageot

À moins de deux semaines de l’ouverture du procès, l’église catholique a tenu une conférence de presse à la salle paroissiale de Saint-Étienne-du-Rouvray.  

C’est dans la salle paroissiale de Saint-Étienne-du-Rouvray, mitoyenne du presbytère où habitait Jacques Hamel, que s’est tenue la conférence de presse de Mgr Lebrun, archevêque de Rouen, aux côtés de Jacques Simon, prêtre de la commune depuis septembre dernier, Paul Vigouroux, chargé au diocèse de la cause de béatification de Jacques Hamel, Catherine Fabre, avocate du diocèse et Alain Quibel, représentant des paroissiens. À douze jours de l’ouverture du procès de l’attentat du 26 juillet 2016, la communauté catholique a donc tenu à s’exprimer et répondre aux questions des nombreux journalistes présents. La première, celle que tout le monde se pose et aurait posé, c’est « qu’attendez-vous du procès ?». « La justice ! », répond tout simplement l’archevêque, pour les accusés et bien sûr les victimes, et plus largement toutes celles et tous ceux qui ont été touchés par ce drame, « unis par une souffrance, un deuil ».

Sur la question du pardon, Mgr Lebrun exprime aussi ses doutes. « Le pardon est l’horizon de l’église, de ma vie. Ça ne me coûterait pas cher de dire « je pardonne à tout le monde ». Mais je me prépare à assister au procès et à croiser le regard des accusés. J’espère que mon cœur sera pardonnant (…) J’ai vraiment envie que ce procès ait lieu, mais j’y vais un peu à reculons, c’est compliqué de revivre ces choses-là. » Concernant le procès, il s’ouvre donc à Paris le 14 février, et devrait durer jusqu’au 9 mars. Trois accusés, actuellement détenus, auront à répondre d’association de malfaiteurs terroristes. Un dernier, commanditaire de l’attentat et présumé mort en Irak en 2017, sera jugé pour complicité d’assassinat. Le diocèse, représenté par Mgr Lebrun, s’est porté partie civile dans le procès, ainsi que des membres de la famille de Jacques Hamel, de Guy Coponet et deux associations de victimes du terrorisme. Les sœurs, qui étaient présentes dans l’église le 26 juillet, ne se sont pas constituées partie civile. « Elles ne veulent pas revivre cela. « Ce n’est pas notre place », disent-elles. Quelque part, elles me font du bien en n’y étant pas, elles expriment la part de réserve que j’ai en moi », explique pour elles Mgr Lebrun.

Catherine Fabre, avocate du diocèse de Rouen pour ce procès, résume ainsi: « Le procès est essentiel, mais ce n’est pas un remède ». Ces semaines de procès qui arrivent vont aussi raviver des souvenirs et des souffrances, et susciter de la frustration en raison de l’absence des deux auteurs directs de l’attentat, tués le jour-même.

Concernant la béatification du père Hamel, le dossier est au Vatican, « dans la pile » selon les mots de Mgr Lebrun. Dans la gravité et parfois l’émotion, tout ramène finalement à la personne du père Hamel, un homme simple et humble dont le père Jacques Simon rappelle « la sainteté du quotidien ». Et à tous ceux qui redoutent de revivre des moments difficiles pendant la période du procès, c’est à ce souvenir du père Hamel que renvoie l’église.

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