Les soignants du CHR repartent en lutte

L’intersyndicale CGT-SUD-CFDT du Centre hospitalier du Rouvray (CHR) reproche à la direction de l’établissement de ne pas respecter le protocole d’accord signé il y a 15 mois, lequel prévoyait la création de 30 postes de soignants et d’une unité pour adolescents. L’intersyndicale appelle à « envahir » les locaux de la direction mardi 24 septembre.

En grève illimitée depuis jeudi 19 septembre, l’intersyndicale du CHR est repartie en lutte. Mais cette fois-ci, il ne s’agit plus d’arracher des postes supplémentaires d’infirmiers et d’aides-soignants comme en juin 2018 (au terme d’une grève de la faim de 18 jours, lire Le Stéphanais n° 249) mais de faire appliquer le protocole d’accord signé à l’issue de ce mouvement :

« Nous demandons l’application pure et simple du protocole avec un effectif total de 449 ETP (postes en équivalent temps plein) d’ici la fin 2019, ce qui n’est pas le cas, puisque la direction se sert des postes du protocole [d’accord] pour palier aux départs en retraite. De plus, rien n’a été fait pour créer l’unité pour ados. Nous avons encore aujourd’hui des jeunes de 14 ou 15 ans dans les unités pour adultes, avec tous les risques que cela implique », déclarait jeudi 19 septembre Jean-Yves Herment (CFDT, ex-gréviste de la faim) au nom de l’intersyndicale.

De son côté, le directeur Lucien Vicenzutti (ce dernier ne donne aucune suite à nos demandes d’interview), affirmait par un communiqué de presse du 17 septembre que « la direction a plus que largement respecté le protocole, puisqu’à la fin du mois d’août, avec le recrutement des 20 postes [financés à ce jour par l’ARS], l’effectif rémunéré est de 463 ETP soit 23 ETP au-delà de la cible de 440 ETP. »

Dialogue de sourds

Dans ce dialogue par communiqués et déclarations interposés entre la direction et les syndicats, il apparait que les uns et les autres ne mettent pas les mêmes choses derrière cette bataille des chiffres.

Les uns (l’intersyndicale) dénonçant la « sur-occupation des lits » et les « unités en sous-effectifs » quand les autres (la direction) affirment que « l’organisation [de l’hôpital] fonctionne avec 386 ETP » et qu’ainsi « avec 444 postes, les services d’hospitalisation d’adultes ont donc une marge confortable de 58 postes ».

Quand la direction parle de situation « confortable » pour les soignants, ces derniers dénoncent une « souffrance au travail » et un « épuisement » faute de personnels en nombre suffisant…

« La direction inclut dans ces chiffres des contrats de remplacement, ce ne sont pas des postes statutaires », ajoute Jean-Yves Herment qui ne veut rien lâcher sur les chiffres et se dit prêt à en débattre avec la direction, point par point…

« Il ne faut pas tomber dans le panneau des chiffres, prévient-il néanmoins, cette direction s’inscrit dans une logique purement économique de l’hôpital, elle essaie de nous enfumer en mélangeant postes statutaires et emplois d’été qui n’ont rien à voir avec le soin. »

Concernant l’unité pour ados, la direction affirme qu’elle « prépare un dossier de projet pour le 4 octobre prochain »… Les syndicats affirment quant à eux n’avoir jamais été consultés à ce sujet.

« Le directeur nous impose un rapport de force par son inaction », regrette Jean-Yves Herment.

Rapport de force

Première étape de ce nouveau rapport de force, l’envahissement des locaux de la direction mardi matin prochain, date de l’appel à la grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites.

Hier en fin de journée, jeudi 19 septembre, après une assemblée générale des personnels soignants à laquelle s’était joint une vingtaine de Gilets jaunes (sans leur chasuble fluo), la direction tentait l’apaisement en envoyant un bref communiqué aux rédactions. Elle y assure donner « la preuve du respect de ses engagements en terme d’effectifs ».

« Ce sont encore des effets d’annonce, déplore Jean-Yves Herment, nous voulons une vraie réunion en présence de l’ARS et pas un jeu de com’ ». Une réunion devrait avoir lieu entre l’intersyndicale et la direction dans la journée…

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