Précarité menstruelle: règles solidaires

Serviettes, tampons et gels intimes représentent un budget que certaines femmes ne peuvent se permettre. Pour lutter contre la précarité menstruelle, la Ville met en place des kits gratuits et des boîtes à dons.

En France, 1,7 million de femmes manquent de protection hygiénique et plus d’une femme sur trois ne change pas suffisamment de protection (1). Le coût des produits menstruels y est pour beaucoup, s’élevant à 3800 euros en moyenne dans la vie de chaque femme(2). « Parmi les plus démunies, certaines préfèrent sacrifier leur hygiène menstruelle pour privilégier la nourriture de leurs enfants, s’accommodant, par exemple, de papier toilette pour se protéger », souligne Charlotte Caccialupi, co-fondatrice de l’association Sang Rancune 76 investie sur le sujet.

Des kits gratuits

Outre les conséquences sanitaires que cette précarité induit, elle a aussi un impact social de repli sur soi. « Nous rencontrons des étudiantes et lycéennes qui ne vont pas en cours en période de règles, faute de protection », poursuit Charlotte Caccialupi qui note un élargissement du spectre des femmes touchées Pour lutter contre cette précarité, la Ville met à disposition des kits gratuits avec serviettes de jour et de nuit, tampons, gel et cartes informatives au centre communal d’action sociale, dans les deux centres médico-sociaux, au Secours populaire et au Secours catholique. « Un kit permet de se protéger le temps d’un cycle menstruel. Nous en distribuons 160 et espérons pérenniser la démarche », précise Marine Bonnard, agente de développement social à la Ville. Un atelier couture est également envisagé pour apprendre à confectionner des serviettes réutilisables. « Ces actions sont d’autant plus importantes en cette période. La crise sanitaire ayant augmenté la fragilité économique des personnes souffrant de précarité menstruelle », ajoute Florence Boucard, conseillère municipale déléguée à l’égalité femme homme et aux droits des femmes.

L’affaire de tous

En novembre dernier, l’Écosse a voté une loi inédite, devenant le premier pays au monde à rendre les protections périodiques accessibles gratuitement. D’autres villes suivent son exemple, comme Séoul, en Corée du Sud, où les protections hygiéniques sont gratuites pour les adolescentes, sans distinction de revenus, ou les états américains de l’Illinois et la Californie où les écoles ont l’obligation de distribuer gratuitement des protections. En France, le gouvernement a annoncé allouer 5 millions d’euros à cette lutte. Ainsi, au printemps 2021, 465 lycées publics d’Île-de-France seront dotés de distributeurs de protections hygiéniques gratuites. « Ces dispositifs concrets permettent aussi de faire entrer le sujet des règles dans la sphère publique », souligne Charlotte Caccialupi, rappelant l’importance de libérer la parole sur un sujet encore tabou, enfermé dans de nombreux préjugés.

Boîtes à dons

D’ici le 8 mars, des boîtes à dons seront déposées dans les centres socioculturels et les associations de la Ville. Chacun pourra ainsi donner des serviettes, tampons, gels ou lingettes d’hygiène intime. La particularité de l’opération est que l’on peut également, si besoin, se servir librement dans ses boîtes. Boîtes à dons à retrouver aux centres socioculturels Jean-Prévost, Georges-Brassens et Georges-Déziré, à l’Association du centre social de La Houssière (ACSH), à la Confédération syndicale des familles (CSF), au Football club de Saint-Étienne-du-Rouvray (FCSER), à l’Association sportive Madrillet Château blanc (ASMCB), à l’Association de prévention individualisée et collective (Aspic), à La Station, au Périph’, au collège Paul-Éluard et au Foyer stéphanais.

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