Sécurité routière : il est urgent de ralentir

Entre le bois du Val l'Abbé et le parc Barbusse, un plateau surélevé permet de "casser" la vitesse. Photo Loïc Seron

Le bon comportement de la majorité des usagers n’empêche pas la délinquance routière. La Ville lance une campagne d’affichage pour sensibiliser les conducteurs, en plus des nombreux aménagements déjà existants.

« Mieux vivre ensemble » : c’est la promesse et le leitmotiv du mandat du maire. Et mieux vivre ensemble, ça se passe aussi et bien sûr dans l’espace public, dans la rue, là où voitures, bus, deux-roues et piétons de tous âges se côtoient et se croisent. Non, la guerre à la voiture en ville n’est pas déclarée. C’est plutôt la paix entre tous les usagers de la route qui est recherchée. Mais les dramatiques accidents de ces derniers mois nous ont rappelé que la partie était loin d’être gagnée. « L’insécurité routière est un problème récurrent sur la commune, même si c’est une minorité de gens qui fait n’importe quoi », rappelle Anne-Émilie Ravache, première adjointe en charge des questions de sécurité routière. En gros, une minorité de 10% de très grands excès de vitesse constatés par les radars, qui crée un ressenti d’insécurité et « pourrit la vie des riverains, des enfants, des personnes âgées qui ont peur de traverser une route ». D’après la police municipale, « les endroits où ça roule vite, c’est le Madrillet, Croizat, Sémard et le Bic Auber devant la piscine. Qui fait des excès de vitesse ? En journée ça peut être tout le monde, des gens pressés… Les vrais délinquants routiers, qui peuvent aussi griller les stops et les feux rouges, c’est plutôt le soir ».

Des aménagements sur mesure

« La sécurité routière est le premier motif de mécontentement à Saint-Étienne-du-Rouvray. La Ville entend et fait beaucoup d’efforts financiers, mais pour autant, il n’y a pas une seule réponse ni de recette miracle. C’est le comportement des uns et des autres qui assurera la sécurité. Les aménagements, les dispositifs de prévention et de sanction arrivent après. Tout ce travail, on doit le faire à cause d’une poignée de délinquants routiers. Il faut commencer par le début : le respect des autres sur la route », ajoute Pascal Le Cousin, adjoint à l’urbanisme en charge de la voirie.

Ces dernières années, de nombreux aménagements ont été réalisés, et d’autres sont programmés : aux abords des écoles, rue de Paris après le rond-point des Coquelicots (avec une piste cyclable centrale), via l’extension des zones 30 ou l’installation de feux rouge verbalisateurs. « Les services municipaux réfléchissent en fonction du terrain, c’est quasiment du rue par rue. Il faut d’abord identifier les problèmes, puis chercher les solutions adaptées. Si on veut installer une chicane, les transports en commun ou les camions de ramassages d’ordures doivent pouvoir circuler, les riverains doivent pouvoir sortir de chez eux. Il faut tenir compte de toutes les contraintes, au cas par cas », explique Anne-Émilie Ravache. Chaque projet d’aménagement commence par le constat d’un problème, puis continue par une phase de discussion avec les riverains, dont se charge notamment Pascal Le Cousin. Avec Anne-Émilie Ravache et l’adjoint aux affaires scolaires David Fontaine, il travaille en particulier sur l’abord des écoles, pour une meilleure signalisation et des aménagements spécifiques à chaque établissement.

L’alternative à la voiture

Les travaux de voirie se font à l’initiative de la Ville, mais leur financement et leur réalisation sont du domaine de la Métropole. « Globalement, nos demandes sont acceptées par la Métropole, on travaille ensemble, c’est parfois des longues négociations, mais positives », explique Pascal Le Cousin. C’est aussi de la Métropole dont dépend le développement des transports en commun et de mobilités douces, les possibilités d’alternatives à la voiture. « L’offre de transports en commun sur la ville est clairement insuffisante. Il manque des lignes, des arrêts, de la fréquence sur certaines lignes, des horaires décalés. Certains quartiers sont moins bien desservis que d’autres. On a une gare SNCF qui permettrait d’aller dans Rouen très rapidement, mais très peu de trains s’y arrêtent et la tarification exclut la carte Astuce. Ce sont des revendications qu’on porte à la Métropole depuis longtemps. On pense aussi à développer le réseau cycliste. Des gens nous disent qu’ils ne circulent pas à vélo par peur de croiser des cinglés au volant », déplore Anne-Émilie Ravache. Bonne nouvelle concernant le vélo : l’installation d’arceaux de stationnement dans les zones de commerce et devant les équipements municipaux est à l’étude.

Une campagne d’affichage sur la commune

À partir du 25 novembre, la Ville lance une campagne de communication pour inciter les automobilistes à la vigilance et au respect de tous les usagers de la route. Le message décliné en plusieurs propositions est simple : « lL délinquance routière brise des vies » et « Respectons le Code ! ». Ce message s’accompagne de visuels mettant en scène des situations d’accident, entre voiture ou moto et piéton ou vélo, ou face à un feu tricolore franchi au rouge.
La campagne vise d’abord les adeptes de grands excès de vitesse et de conduite dangereuse, mais aussi les automobilistes qui commettent de « petites » imprudences sur la route, souvent de manière involontaire.
Ces visuels seront déclinés sous divers formats, et affichés dans un premier temps sur quelques grands axes passagers de la commune. Ils seront aussi présentés dans les accueils municipaux. Dans un second temps, la campagne sera ciblée sur les abords des écoles, avec de nouvelles opérations de sensibilisation des élèves et de leurs parents.

 

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×