Violences faites aux femmes: alerte confinement

Les professionnels du secteur social alertent sur les conséquences du confinement sur les victimes de violences intrafamiliales. Les lieux d’accueil sont engorgés, les salariés en nombre insuffisant, mais la solidarité s’organise au sein des structures partenaires.

07/04 11h50

Depuis mercredi 1er avril, il est possible de donner l’alerte en envoyant un SMS au 114. Le 114 est un numéro d’urgence destiné ordinairement aux personnes sourdes et malentendantes. Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a annoncé qu’à partir du mercredi 1er avril, il est accessible aux personnes victimes de violences intrafamiliales et ce pendant toute la durée du confinement. Les opérateurs derrière ce SMS d’urgence préviendront ensuite les forces de l’ordre en leur transmettant les coordonnées de la victime.

Selon le collectif «Féminicides par compagnon ou ex», 150 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon en 2019. Une carte recense ces féminicides en France. 19 femmes ont succombé aux coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le 1er janvier.

Depuis le début du confinement il y a une semaine, «on constate une montée des violences», alerte Olivier Thil directeur du Pôle hébergement et logement du Comité action promotion sociales (Caps), l’une des associations locales en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Mobilisés malgré la pandémie

Selon le responsable associatif, 9 femmes ont été mises à l’abri sur la seule métropole rouennaise cette dernière semaine. «Depuis vendredi, la Métropole s’est mobilisée pour ouvrir plus d’appartements d’accueil, on mobilise ceux en travaux, on a réservé des chambres dans une structure en train d’ouvrir. Mais on manque encore de moyens, nous en sommes réduits à faire du bricolage

Olivier Thil explique qu’en raison de la pandémie, ils ne sont plus que quatre salariés à assurer le travail de 25 personnes en temps normal. «Mais malgré le Covid-19, assure néanmoins le responsable, les forces de l’ordre et les associations spécialisées demeurent mobilisées».

Le Pôle accueil violences intrafamiliales (Pavif) reste l’interlocuteur à privilégier pour les victimes et les personnes qui souhaitent les aider: 02.35.71.26.01 (de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h du lundi au vendredi) ou le 3919 (numéro national, de 9h à 19h du lundi au samedi).

Ne pas hésiter pas à dire que vous sortez pour faire des courses ou tout autre raison et interpellez un agent des forces de l’ordre dans la rue ou rendez-vous dans une pharmacie afin de demander de l’aide.

La plateforme de signalement des violences est toujours active et accessible 24h/24. La personne peut alerter via un tchat soit un gendarme soit un policier formé en fonction de son lieu de résidence.

Le Centre d’Information aux droits des femmes et des familles (CIDFF) de Seine-Maritime maintient un accueil téléphonique de 9h à 12h et de 14h à 17h afin d’informer et d’orienter les victimes. Pour toute information et prise de rendez-vous, contacter le 02.35.63.39.99 ou cidff76.accueil@gmail.com

Les associations d’aide aux victimes maintiennent des permanences téléphoniques d’information du lundi au vendredi: AVIPP au 02.35.70.10.20; AVIM au 02.35.82.01.19, AVRE 76 au 02.35.21.76.76.

Pour un soutien psychologique en urgence, Terra Psy a mis en place un numéro vert accessible du lundi au vendredi en français ou langue étrangère: 0.805.383.922.

Mais en cas d’urgence, il faut appeler la police en composant le 17. Lorsqu’un enfant est en danger, il faut appeler le 119.

L’assistance à personne en danger est une obligation légale pour tout citoyen. S’abstenir volontairement d’empêcher un crime ou un délit «par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers» est «puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende.» (article 223-6 du code pénal).

Un kit «d’évaluation du danger» permet aux professionnels d’orienter la victime.

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