Devoir de mémoire – biographie d’Auguste ALLAIS

Fiche d’identité

Naissance : 14 mai 1888, Sainte-Marie-des-Champs (76).
Décès : 27 septembre 1915 (27 ans), Neuville-Saint-Vaast (62).
Profession : employé des Chemins de Fer de l’État.
Grade : soldat, 74e Régiment d’Infanterie, classe 1908.
Campagne contre l’Allemagne : 12 septembre 1914 au 27 septembre 1915 (1 an).

À quoi ressemblait-il ?

Auguste Allais mesurait 1m73. Il avait le crâne rasé et les yeux bruns.

Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer le certificat d’études.

Il était marié à Marceline Nigaud et vivait au 64 rue Gambetta, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Biographie

Auguste Alexis Pierre Allais naît le 14 mai 1888 à Sainte-Marie-des-Champs (76), près d’Yvetot. Le garçon grandit auprès de ses parents, employés des chemins de fer, et de ses 2 frères et 3 sœurs aînés. En octobre 1909, alors âgé de 21 ans, le jeune homme se présente aux bureaux de l’Armée, afin d’effectuer son service militaire obligatoire. Dans le dossier complété à cette occasion, on apprend qu’il est employé aux Chemins de fer, comme ses parents. Alors qu’il sert au sein du 150e R.I. (Régiment d’Infanterie), sa mère décède à 58 ans. Libéré de ses obligations à l’Armée, Auguste Allais s’installe à Clères, en 1911, avant de déménager à Saint-Étienne-du-Rouvray (76). Il y rencontre Marcelline Nigaud, une tisseuse de trois ans sa cadette, qu’il épouse le 20 décembre 1913. Le jeune homme a alors 25 ans.

Lorsque la guerre éclate, en août 1914, Auguste Allais est mobilisé. Alors que sa femme est enceinte de quelques mois, il rejoint le 74e R.I. le 12 septembre. Ce dernier est en train de combattre dans la Marne. Le régiment demeure au nord de Reims (51) pendant près de huit mois. Le 25 décembre 1914, le Journal de marche du régiment raconte les fraternisations de Noël. Restées célèbres, elles voient notamment le 74e R.I. sympathiser, le temps d’une trêve, avec les soldats allemands. Auguste Allais et les autres stéphanais du régiment y assistent certainement. Alors qu’il est au front, le jeune homme apprend la naissance de son fils, Auguste, le 7 avril 1915. Hélas, son épouse, Marcelline, décède deux semaines plus tard, à peine âgée de 23 ans…

En mai 1915, le 74e R.I. est envoyé combattre en Artois, dans le nord de la France. Une grande offensive est lancée le 25 septembre contre les lignes allemandes. Dans les jours qui suivent, il faut tenir les positions face aux contre-attaques. Le 27 septembre, on recense 52 victimes, dont 16 tués. Parmi les noms se trouve celui d’Auguste Allais, de la 8e compagnie.

Tué à l’aube de ses 27 ans, il laisse un orphelin âgé de 5 mois seulement. L’enfant est recueilli par son grand-père paternel, qui reçoit une pension du ministère de la guerre.

Citation posthume au Journal officiel de la République française, 29 octobre 1920 : « Excellent soldat, ayant toujours fait bravement son devoir et d’un grand dévouement. Tombé glorieusement, à Neuville-SaintVaast, le 27 septembre 1915 ».

Auguste Allais assiste aux fraternisations de Noël 1914

« Dans la matinée, un certain nombre d’allemands sont sortis de leurs tranchées sans armes et en levant les bras ; quelques-uns d’entre eux portaient des petits sapins comme arbre de Noël. Quelques-uns de nos hommes voyant cela sont également sortis de leurs tranchées. Dès que ces faits regrettables ont été rapportés au Colonel, il a donné ordre de faire retirer ces hommes et d’ouvrir immédiatement le feu sur les allemands ».

Extrait du J.M.O. du 74e R.I., 25 décembre 1914.


Sources : fiche matricule, actes de naissance, de mariage et de décès, registres d’état civil de Saint-Étienne-du-Rouvray, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 74e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Houcine MINOUCHE, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.