Devoir de mémoire – biographie d’Ernest ROUSSEL

Fiche d’identité

Naissance : 1er septembre 1893, Elbeuf (76).
Décès : 6 septembre 1914 (21 ans), Ecriennes (51).
Profession : domestique de ferme.
Grade : marsouin, 21e Régiment d’Infanterie Coloniale, classe 1913.
Campagne contre l’Allemagne : 2 août 1914 au 6 septembre 1914 (1 mois).

À quoi ressemblait-il ?

Ernest Roussel mesurait 1m64. Il avait les cheveux châtains clairs et les yeux bleus.
Il avait le niveau d’instruction 0 : cela signifie qu’il ne savait ni lire ni écrire.
Il était célibataire et habitait au 15 rue de Couronne, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Biographie

Ernest Louis Roussel naît à Elbeuf (76), le 1er septembre 1893, dans une famille ouvrière. Les archives ne sont pas claires sur son enfance. Il semble que sa mère décède avant que le garçon n’atteigne ses 20 ans et qu’il soit alors confié aux Hospices. Ne sachant ni lire ni écrire, il devient domestique de ferme à Saint-Étienne-du-Rouvray, en bordure de la commune, rue de Couronne.

En novembre 1913, il se rend aux bureaux de l’Armée afin d’y réaliser son service militaire obligatoire. Il intègre le 21e R.I.C. (Régiment d’Infanterie Coloniale), dont la caserne se situe à Paris.

Lorsque la guerre éclate, en août 1914, Ernest Roussel est déjà mobilisé. Très rapidement, son régiment est envoyé au nord, vers la Belgique, dont la fragile armée est en train d’être débordée par la puissante invasion allemande. Le jeune homme et ses camarades vivent des heures terribles : le 22 août 1914, au sud de Neufchâteau (frontière belge), le régiment perd 968 soldats (tués, blessés ou disparus).

Face à la poussée ennemie, l’armée française recule elle aussi, en catastrophe : c’est la Retraite. Les pertes du 21e R.I.C. continuent… (113 hommes le 31 août à cause du feu de l’artillerie). Ce n’est qu’au début du mois de septembre que la progression allemande est stopée, dans la Marne (51). Le 6 septembre 1914, le 21e R.I.C. se trouve à Ecriennes (51), au sud-est de Reims. L’ordre tombe dans la nuit : il faut empêcher les allemands de déboucher au sud du canal de la Marne au Rhin. À 5 heures du matin, tous les bataillons sont en place. Deux heures plus tard, dans la pâle lumière du jour levant, l’attaque est lancée. Le combat gagne peu à peu en intensité : aux vives fusillades viennent s’ajouter les tirs d’artillerie allemands… les échanges durent ainsi 13 heures d’affilée… À la tombée de la nuit, le 21e R.I.C. recense 881 hommes tués, disparus ou blessés… Parmi eux se trouve Ernest Roussel, tombé à l’ennemi à l’âge de 21 ans.

Probablement initialement porté disparu, le décès du jeune homme n’est officialisé que 7 ans plus tard, en mai 1921, par un jugement rendu au tribunal civil de Rouen.

Citation posthume au Journal officiel de la République française, 5 mars 1920 : « Excellent soldat. Est tombé glorieusement au champ d’honneur en février 1915 à Vauclerc (Marne) en faisant vaillamment son devoir ».

L’erreur de date (février 1915 au lieu de septembre 1914) est probablement liée au statut de disparu d’Ernest Roussel. Quant à Vauclerc, ici indiqué comme lieu de décès, cette commune se trouve à moins de 4 km d’Ecriennes, où se passa le combat.


Sources : fiche matricule, fiche MdH, acte de naissance et de décès, Livre d’Or de Saint-Étienne-du-Rouvray, J.M.O et
Historique régimentaire du 21e R.I.C., Journal Officiel de la République Française du 5 mars 1920.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Maelys BRUNEL, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.