Devoir de mémoire – biographie de Louis REVERT

Fiche d’identité

Naissance : 11 août 1878, Belbeuf (76).
Décès : 4 octobre 1914 (36 ans), Puisieux (62).
Profession : journalier.
Grade : soldat, 22e Régiment d’Infanterie Territoriale, classe 1898.
Campagne contre l’Allemagne : 3 août 1914 au 4 octobre 1914 (2 mois).

À quoi ressemblait-il ?

Louis Revert mesurait 1m70. Il avait le crâne rasé et les yeux gris.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer le certificat d’études.
Il était célibataire et vivait 165 rue Gambetta, à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Biographie

Louis Eugène Revert naît le 11 août 1878 à Belbeuf (76), dans une famille d’agriculteurs dont il est le quatrième enfant sur dix. Les liens avec Saint-Étienne-du-Rouvray sont forts car sa mère, Maria Deleau, en est originaire. Louis Revert grandit à Belbeuf. En 1898, alors âgé de 20 ans, il est condamné trois fois de suite à un ou deux mois de prison pour vol.

L’année suivante, il se présente aux bureaux de l’Armée pour réaliser son service militaire obligatoire. La fiche de renseignements alors complétée nous apprend qu’il exerce la profession de journalier. L’Armée l’intègre au 3e Bataillon d’Infanterie légère d’Afrique : avec celui-ci, il est envoyé en Tunisie, où il faut assurer la surveillance de la colonie. À cause de sa mauvaise conduite, il semblerait qu’il soit maintenu 7 mois supplémentaires au service de l’Armée. Son service militaire s’étend donc de novembre 1899 à mai 1903.

Revenu à la vie civile, Louis Revert s’installe à Saint-Étienne-du-Rouvray, où se trouve sa famille maternelle et où se marient ses frères. Par sa mère, le jeune homme est d’ailleurs lié à des familles stéphanaises dont on retrouvera plus tard les noms sur le monument aux morts : Deleau, Vallette, Cecille… Il est évident qu’il est intégré au tissu social de la commune. En 1913, alors que Louis Revert a 35 ans, il perd son père, Clovis Revert.

Au début du mois d’août 1914, la guerre éclate. Louis Revert est immédiatement mobilisé, comme tous les hommes en âge de combattre. Il rejoint le 22e R.I.T. (Régiment d’Infanterie Territoriale), avec lequel il quitte Rouen deux semaines plus tard, en direction d’Arras (62). Il ne connaît ses premiers combats qu’à la fin du mois de septembre 1914. Le régiment reçoit l’ordre de défendre le nord d’Albert (80) et de contenir la progression des troupes allemandes. Le 4 octobre, un intense bombardement oblige le 22e R.I.T. à battre en retraite. Les pertes s’élèvent à 173 hommes, dont 144 sont portés disparus. Parmi eux se trouve Louis Revert, âgé de 36 ans.

Sa disparition est annoncée par un avis reçu par la mairie courant décembre 1914. Louis Revert est alors considéré comme « présumé prisonnier ». Sans aucune nouvelle, son décès est finalement rendu officiel en octobre 1920 par le tribunal de Rouen.

Anecdote

Deux autres stéphanais sont tués au Puisieux (62) ce jour-là : Pierre Durdent (34 ans, 21e R.I.T.) et Yves Hervé (35 ans, 22e R.I.T.).


Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 22e R.I.T.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Loïc L’HONORE, 3eB, collège Paul Eluard, 2025.