Fiche d’identité
Naissance : 3 juin 1896, Croix-Mare (76).
Décès : 3 juin 1918 (22 ans), Coulommiers (77).
Profession : paveur
Grade : caporal, 158e Régiment d’Infanterie, classe 1916.
Campagne contre l’Allemagne : 12 avril 1915 au 3 juin 1918 (3 ans et 1 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Marcel Druaux mesurait 1m55. Il avait les cheveux châtains et les yeux marrons.
Les archives ne mentionnent pas son niveau d’instruction.
Il était célibataire et vivait chez ses parents au 121 rue Gambetta, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
Marcel Alfred Delphin Druaux naît le 3 juin 1896 à Croix-Mare (76), près d’Yvetot. Ses parents, maçon et épicière, ont déjà, à ce moment-là, six enfants, dont l’aîné a seulement 8 ans… Marcel est le dernier né de cette famille nombreuse. Les parents quittent Croix-Mare pour s’installer à Saint-Étienne-du-Rouvray entre 1907 et 1912, où ils continuent leur activité. À la fin de sa scolarité, Marcel Druaux devient paveur. Il travaille donc dans le bâtiment, comme son père et certains de ses frères.
Lorsque la guerre débute, en août 1914, Marcel Druaux est trop jeune pour y participer. Il y voit partir ses trois frères aînés. Le conflit rattrape néanmoins rapidement le garçon. Il n’aurait dû, théoriquement, devoir un service à l’Armée qu’à partir de ses 20 ans (soit en 1916, voire en 1917). La France a cependant besoin de soldats. L’Armée appelle près de 18 mois en avance les nouvelles recrues. Le 12 avril 1915, Marcel Druaux est donc mobilisé, à seulement 18 ans et demi. 18 autres Stéphanais de sa génération rejoignent l’Armée ce jour-là. Parmi eux, 10 n’en reviendront pas (Gaston Ecker, Georges Delhoute, Émile Duteurtre…).
Marcel Druaux est tout d’abord affecté au 28e R.I. (Régiment d’Infanterie), qu’il rejoint dès sa mobilisation. La moitié de ses camarades Stéphanais incorporés le 12 avril 1915 le suivent dans ce régiment. Ce dernier est alors au repos près de Fismes (51), à l’ouest de Reims.
Au début du mois de mai 1915, le jeune homme et ses compagnons d’armes sont envoyés au nord, où la Bataille d’Artois a débuté. L’épreuve du feu est extrêmement violente pour Marcel Druaux : pour ne citer qu’un exemple, le régiment perd près de 1 000 hommes durant la seule journée du 26 mai 1915 ! Le 28e R.I. demeure dans la région jusqu’au mois de septembre, prenant part à la Troisième bataille de l’Artois, qui vit tant de Stéphanais tomber (Henri Bachelet, Henri Berthou, Léon Grosjean…et tant d’autres). Après avoir passé l’hiver dans la Somme, Marcel Druaux et ses compagnons sont envoyés à Verdun, où ils participeront à la célèbre bataille durant 9 longs mois. Au début de l’année 1917, le régiment profite d’une période plus calme, où il cantonne et suit une instruction dans différents lieux.
Au mois de juin 1917, le 28e R.I. prend part à la Bataille du Chemin des Dames, dans l’Aisne (02). L’Historique régimentaire décrit des combats d’une extrême violence, des attaques venues du sol et des airs… Durant ces journées, Marcel Druaux se distingue par son courage et sera récompensé d’une citation et de la croix de guerre. Il est d’ailleurs nommé caporal en octobre.
Le 7 novembre 1917, le jeune homme est affecté au 158e R.I. Celui tient un secteur dans les Vosges au début de l’année 1918, puis part combattre dans l’Aisne. Marcel Druaux y est grièvement blessé. Evacué, il décède des suites de ses blessures à l’hôpital de Coulommiers (77), le 3 juin 1918, le jour de ses 22 ans…
Citation à l’ordre du Régiment, 11 août 1917: « Est resté du 26 au 28 juillet 1917 dans un trou d’obus malgré les bombardements incessants, son FM toujours en batterie pour flanquer une barricade attaquée à plusieurs reprises par l’ennemi ».
Citation posthume au Journal Officiel de la République, 2 octobre 1920 : « Très bon caporal, brave et consciencieux, déjà cité pour sa belle conduite. Mort pour la France, le 3 juin 1918 ».
Anecdote
Le 12 avril 1915, 18 très jeunes stéphanais se présentent aux bureaux de l’Armée, aux côtés de Marcel Druaux. 55.5% de ces jeunes hommes ne reviendra pas de la guerre. Parmi eux se trouvent Georges Delhoute, Albert Dechamps, André Doudement, Émile Duteurtre, Gaston Ecker, Émile Galot, Léon Jourdain, François Lecourt et Raoul Rocher. Tous sont tués avant 22 ans.
Sources : fiche matricule, acte de naissance et de décès, fiche MdH, Livre d’Or, listes électorales de Saint-Étienne-du-Rouvray, J.M.O et Historique du 28e et 158e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Naïla DEGUILLE, 3eD, collège Paul Eluard, 2024.