Fiche d’identité
Naissance : 23 août 1883, Nonancourt (27).
Décès : 26 septembre 1914 (31 ans), Flers (80).
Profession : tisserand.
Grade : soldat, 18e Régiment d’Infanterie Territoriale, classe 1903.
Campagne contre l’Allemagne : 3 août 1914 au 26 septembre 1914 (1 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Maxime Gaulard mesurait 1m72. Il avait le crâne rasé et les yeux bruns.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer le certificat d’études.
Il était marié avec Marie Toanen et habitait la Maison Eustache, rue Lazare Carnot à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
Maxime Anatole Gaulard naît à Nonancourt (27) le 23 août 1883, dans une famille modeste. Il est le neuvième enfant d’une fratrie de 11, sa sœur aînée ayant 17 ans d’écart avec lui. Le garçon grandit dans la commune, où il devient tisserand. En 1903, alors âgé de presque 20 ans, il épouse une jeune fille originaire de Bretagne, Marie Toanen, ouvrière de filature. Très rapidement, le couple donne naissance à un premier fils, qui décède à l’âge de 1 mois en janvier 1904. En novembre de la même année, Maxime Gaulard se présente aux bureaux de l’Armée pour effectuer son service militaire obligatoire. Le jeune homme intègre le
101e R.I. (Régiment d’Infanterie), cantonné à Dreux, à une quinzaine de kilomètres de là. Il est promu soldat 1ère classe durant la période.
D’autres enfants naissent, à l’occasion de permissions : Roger (en 1905) et Simone (en 1907). Libéré de son service, Maxime Gaulard retourne à la vie civile. En 1908, le couple donne naissance à une nouvelle petite fille, Lucienne, qui décède à son tour à l’âge de 10 mois en 1909. La famille s’agrandira de nouveau par la suite, avec l’arrivée de Gilbert (en 1911) et de Huguette (en 1913). La même année, Maxime Gaulard part s’installer à Saint-Etienne-du-Rouvray (76), rue Lazare Carnot.
Lorsque la guerre éclate, en août 1914, le jeune homme, âgé de 31 ans, est immédiatement mobilisé au sein du 18e R.I.T. (Régiment d’Infanterie Territoriale). Ce régiment, cantonné à Evreux (27), est essentiellement constitué de jeunes trentenaires ayant réalisé leur service militaire il y a quelques années. Après une période d’instruction réalisée à Sotteville-lès-Rouen (76), Maxime Gaulard et ses camarades sont envoyés le 17 août en direction d’Arras (62) puis de Lens, où ils doivent défendre le secteur. Face aux premiers succès allemands, les hommes du 18e R.I.T. assistent à l’exode des populations civiles venues de Belgique et de Lille. Sans avoir encore combattu, ils sont acheminés vers Amiens (80). Ils y font face à la progression ennemie dès la fin du mois d’août, et battent en retraite jusqu’à la vallée de l’Andelle (27), marchant de nuit jusqu’à épuisement afin d’échapper à la surveillance aérienne allemande. Le 13 septembre, le 18e R.I.T. est renvoyé dans la région d’Amiens, afin de repousser les Allemands hors de cette zone. Le tout premier combat a lieu à Flers (80), le 25 septembre 1914. Dans le chaos des bombardements et des tirs de mitrailleuses, Maxime Gaulard est porté disparu.
L’affaire ne s’arrête pas là. Aucun signalement n’est envoyé au Ministère de l’Armée. C’est sa veuve, Marie Toanen, qui se démène pour retrouver des traces de son époux. Dans une lettre envoyée en février 1916, elle signale sa disparition. Les services de l’Armée lui répondent qu’à sa demande, une enquête a été ouverte. Un nouveau courrier lui apprend, en avril 1916, que Maxime Gaulard, blessé entre le 25 et le 26 septembre 1914, a été évacué vers l’hôpital de Roubaix (62). Ce dernier, actuellement occupé par les Allemands, ne peut communiquer d’information. Finalement, on confirme à Marie Toanen la disparition de son époux, officialisée par un jugement déclaratif de décès rendu en mai 1921 au tribunal civil de Rouen. Cette histoire illustre parfaitement la souffrance et les difficultés endurées par les familles des soldats disparus.
Sources : fiche matricule, actes de naissance, de mariage et de décès, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 18e R.I.T.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Maël DRIEUX, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.