Fiche d’identité
Naissance : 25 juillet 1889, Saint-Germain-sous-Cailly (76).
Décès : 23 mai 1916 (26 ans), Verdun (55).
Profession : journalier.
Grade : canonnier servant, 11e Régiment d’Artillerie de Campagne, classe 1909.
Campagne contre l’Allemagne : 3 août 1914 au 23 mai 1916 (1 an et 9 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Pierre Mallet mesurait 1m65. Il avait le crâne rasé et les yeux bleus.
Il avait le niveau d’instruction 2 donc il savait lire et écrire.
Il était marié avec Alice Chatillon et habitait 19 rue Gambetta, à Saint-Étienne-du-Rouvray (76).
Biographie
Pierre Léopold Mallet naît à Saint-Germain-sous-Cailly (76) le 25 juillet 1889. Il est le cadet d’un père charretier et d’une mère ménagère. Avec ses deux sœurs aînées, il grandit à Montville (76), au nord de Rouen. En 1910, alors âgé de 21 ans, il se présente aux bureaux de l’Armée afin de réaliser son service militaire obligatoire. Il l’effectue au sein du 11e R.A.C. (Régiment d’Artillerie de Campagne), dont la caserne se situe à Rouen. Au
bout d’un an, il intègre l’École militaire de l’Artillerie et du Génie (à Fontainebleau), où il reste jusqu’à la fin de son service, en septembre 1912. Après quelques mois passés à Versailles, Pierre Mallet revient habiter chez ses parents, à Montville. En octobre 1913, alors âgé de 24 ans il épouse, à Saint-Étienne-du-Rouvray (76), Alice Chatillon. Dès le mois de janvier 1914, le jeune couple s’installe dans la commune, rue Gambetta.
Quand la guerre éclate, au mois d’août 1914, Pierre Mallet est mobilisé, comme tous les hommes en âge de combattre. Il rejoint de nouveau le 11e R.A.C., où il est nommé canonnier servant, au sein de la 6e batterie. Il se charge, avec d’autres soldats, de préparer et manipuler les canons lors du combat. Le jeune homme est également trompette, car musicien. Le 11e R.A.C. est très rapidement acheminé vers la Belgique, où le régiment connaît ses premiers échanges de tir avec les allemands. Face à la supériorité numérique et technologique des ennemis, les troupes françaises reculent en catastrophe jusqu’au début du mois de septembre. Là, Pierre Mallet participe à la bataille de la Marne, qui marque un coup d’arrêt à la progression allemande vers Paris. À partir de la mi-septembre 1914, le front se stabilise. Le régiment demeure dans l’Aisne jusqu’au mois de mai de l’année suivante. Autour des pièces d’artillerie, les tranchées s’organisent. En mai 1915, le 11e R.A.C. vient combattre dans l’Artois, près d’Arras (62), où une grande offensive est en préparation pour la fin septembre.
Dans cette région opulente, de nombreux Stéphanais, essentiellement dans les régiments d’infanterie, trouveront la mort durant la période. L’artillerie, quant à elle, prépare le terrain. L’Historique régimentaire évoque la découverte des obus à gaz lacrymogène envoyés par les Allemands, dont les artilleurs français subissent les conséquences douloureuses. Après un passage par la Somme, Pierre Mallet et ses camarades sont envoyés, début avril 1916, à Verdun (55), où la bataille fait rage depuis deux mois maintenant. Le régiment se divise et s’organise stratégiquement. La batterie de Pierre Mallet s’installe sur la Crête Saint-Michel. Les archives racontent l’intensité des bombardements. Le terrain a été totalement retourné par les obus. Les artilleurs doivent donc travailler sans aucune protection. Dans ces conditions extrêmes, le ravitaillement (en vivres et en munitions) est indispensable pour pouvoir poursuivre le combat. Alors que ce n’est pas sa mission, Pierre Mallet se propose, dans la nuit du 25 mai 1916, pour remplacer un camarade malade qui doit conduire un périlleux convoi de ravitaillement jusqu’aux autres batteries. Alors qu’il traverse le champ de bataille, le jeune homme, âgé de 26 ans, est tué par un tir ennemi. Pour son acte de bravoure, il recevra, à titre posthume, la Croix de guerre.
Citation au 3e Corps de l’Armée, 8 juillet 1916 : « Excellent soldat, coutumier des actes de dévouement ; quoique trompette, non désigné pour ce service, s’est offert pour remplacer un conducteur malade devant monter un attelage prenant part à un ravitaillement de nuit périlleux. A trouvé une mort glorieuse en accomplissant cet acte volontaire d’abnégation, de courage et de dévouement ».
Sources : fiche matricule, fiche MdH, actes de naissance et de décès, Livre d’Or de Saint-Étienne-du-Rouvray, J.M.O et Historique régimentaire du 11e R.A.C.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Nolann MALLET, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.