Devoir de mémoire – biographie de Prosper NOYON

Fiche d’identité

Naissance : 19 septembre 1884, Landes-Vieilles-et-Neuves (76).
Décès : 6 octobre 1914 (30 ans), Villers-Franqueux (51).
Profession : domestique.
Grade : soldat, 239e Régiment d’Infanterie, classe 1904.
Campagne contre l’Allemagne : 4 août 1914 au 6 octobre 1914 (2 mois).

À quoi ressemblait-il ?

Prosper Noyon mesurait 1m68. Il avait les cheveux châtains et les yeux gris-bleu.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école primaire à 13 ans, sans passer le certificat d’études.
Il était marié à Charlotte Laurent et habitait 5 rue de Cauville, à Rouen (76).

Biographie

Prosper Paul Noyon naît le 19 septembre 1884 à Landes-Vieilles-et-Neuves (76), de parents journaliers. L’année suivante, le couple donne naissance à une petite fille, Prospérine. À peine âgé de 10 ans, Prosper Noyon perd sa mère. Son père déménage alors à Ferrières-en-Bray (76), près de Gournay-en-Bray, où il se remarie en 1899 avec une jeune femme divorcée, qui a déjà une fillette de 2 ans. Prosper Noyon a, à ce moment, 15 ans. Dans les années qui suivent, 5 demi-frères et sœurs naissent, dont deux décèderont avant leurs 4 mois. Le garçon grandit donc au sein d’une large famille recomposée.

En 1905, alors âgé de 21 ans, Prosper Noyon se présente aux bureaux de l’Armée pour effectuer son service militaire obligatoire. Il rejoint le 39e R.I. (Régiment d’Infanterie), dont la caserne se situe à Rouen. Lorsqu’il est rendu à la vie civile à la fin de l’année 1907, il reste dans la même commune, où il est domestique.

En décembre 1908, le jeune homme épouse à Rouen Charlotte Laurent, une couturière de 24 ans originaire d’Angers (49). Le couple emménage à Sotteville-lès-Rouen, où naît très rapidement un fils, André (en mars 1910). C’est en 1912 que Prosper Noyon s’installe à Saint-Étienne-du-Rouvray, au 179 rue de la République. C’est d’ailleurs ici que naît sa fille, Simone, la même année.

En juillet 1914, alors que les bruits de guerre courent de plus en plus, la famille s’installe à Rouen, dans le quartier Saint-Sever. Prosper Noyon n’y vivra que quelques jours, puisqu’il est mobilisé dès le 4 août 1914. Il rejoint la 20e compagnie du 239e R.I. Il s’agit du régiment de réserve du 39e R.I. au sein duquel il avait effectué son service militaire. Ce régiment est essentiellement composé de tout jeunes trentenaires, originaires de Normandie et de Paris. Dès le 9 août, le 239e R.I. quitte Rouen et franchit, 10 jours plus tard, la frontière belge. Le baptême du feu a lieu le 22 août, à Bouffioulx, près de Charleroi (Belgique). Le 239e R.I., en appuie du 39e R.I., s’élance sur les troupes allemandes, sous le tir intense des mitrailleuses ennemies. Malgré tous les efforts, c’est une défaite. L’armée française est en déroute et fuit, nuit et jour, face à la rapide progression allemande. Elle se rétablit au nord de Reims, à Villers-Franqueux (51), dès le mois de septembre : on commence à creuser les premières tranchées. La zone est soumise à de violents bombardements et les victimes sont quotidiennes. Le 6 octobre 1914, Prosper Noyon est tué par un tir ennemi. Il a 30 ans et laisse derrière lui une jeune veuve et deux enfants de 4 et 2 ans.

Anecdote

Le nom de Prosper Noyon apparaît sur trois monuments aux morts : celui de Rouen (où il vit au moment de son décès), celui de Saint-Étienne-du-Rouvray (où il a vécu de 1912 à 1914) et enfin celui de Ferrières-en-Bray (où il a passé son enfance et où son père résidait encore en 1914).


Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, registres d’état civil de différentes communes du Pays de Bray, fiche MdH, J.M.O et Historique régimentaire du 239e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Lounis MERZOUG, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.