Réseaux sociaux : et si on décrochait ?

Photo: Jérôme Lallier

Comment mieux maîtriser notre utilisation des réseaux sociaux et sortir de l’hyperconnexion ? Des pistes pour mieux vivre ensemble.

Cet article a été extrait du dossier paru dans le Stéphanais n° 301 

Avoir un usage actif et lucide des réseaux

Gardons un esprit critique et des réflexes individuels : vérifier, par exemple, les sources d’information que les plateformes nous proposent. Démasquer aussi les faux raisonnements qui nous induisent en erreur et pullulent sur les réseaux sociaux. Par exemple, si un contenu ne propose que deux solutions à un problème, gardez en tête qu’il peut en exister une troisième voire une quatrième. Décrypter ces rhétoriques permet de ne pas se laisser manipuler par des propos restrictifs.

Cibler les voleurs de temps

Les plateformes numériques cherchent à accaparer notre temps pour réutiliser nos données avec des fonctionnalités qui ne nous sont pas toujours utiles. On peut alors faire du tri en désactivant les notifications et les alertes non-essentielles. Il est aussi possible de bloquer les publicités trop invasives et de ne communiquer nos coordonnées que le plus rarement possible pour éviter les abonnements aux newsletters envahissantes.

Délimiter les espaces

Faire la différence entre le temps de travail, où l’écran est parfois omniprésent, et le temps privé est une recommandation fréquente des cliniciens. Le développement récent du télétravail rend la chose plus hasardeuse. Saviez-vous qu’en France, il existe un droit à la déconnexion ? Il a été inscrit dans le Code du travail en 2016 pour assurer le respect des temps de repos et éviter les intrusions du numérique dans la vie privée. On peut déjà commencer de façon individuelle à poser le smartphone ou le mettre en mode avion le temps d’une activité ou d’un moment de repos (lecture, activité sportive, temps des repas…).

Vivre sa vie plutôt que de la raconter

Ce temps libéré ou retrouvé peut être l’occasion de se fixer de nouveaux objectifs : apprendre une langue étrangère, prévoir une sortie en famille, faire une activité entre amis, se découvrir une passion et s’y consacrer, s’investir dans la vie de quartier… Entre les différents centres socioculturels et les associations, ce ne sont pas les possibilités qui manquent à Saint-Étienne-du-Rouvray.

L’engagement associatif favorise un tissu social solide et épanouissant. La Ville édite un Guide des associations (à feuilleter et télécharger sur www.saintetiennedurouvray.fr/les-actualites/le-kiosque/) et met en ligne une série de podcasts « Dans mon asso », pour valoriser les associations de la commune. À écouter sur www.saintetiennedurouvray.fr/les-actualites/les-podcasts/

Interview

« Il faut rééduquer nos comportements adultes »

Docteur Alexandre Baguet, chef du service d’addictologie du CHU de Rouen.

Quels sont les motifs de consultation concernant les addictions numériques ?

Nous traitons essentiellement les addictions aux jeux vidéo, aux jeux d’argent et les addictions sexuelles sur le net. Les réseaux sociaux constituent un champ de recherche très récent dont on a du mal à évaluer les limites.

Il faut faire la différence entre l’hyperconnexion qui est un usage intensif et déséquilibré des écrans et la cyberaddiction qui entraîne une dépendance.

Comment limiter les risques ?

En maîtrisant l’exposition aux écrans. Il faut bannir les écrans pour les enfants de moins de 3 ans, voire 5 ans, et se méfier des écrans « actifs » que l’on croit plus épanouissants. Un enfant aura, en fait, plus de difficulté à sortir la tête d’une tablette que d’une télévision, car une tablette sollicite davantage son attention et rend le passage à une autre activité plus compliqué. Il faut aussi rééduquer nos comportements adultes et s’interroger sur ce que les écrans nous empêchent de vivre.

C’est-à-dire ?

Cela m’interpelle toujours de voir des parents rivés sur leur smartphone en salle d’attente alors que leur enfant vient consulter pour une dépendance aux écrans. Même sans parler, regardons-nous et donnons l’exemple !

Allaiter un enfant en consultant son smartphone, c’est se priver d’un échange relationnel. L’humain est un animal social. Nous avons besoin d’interaction mais aussi de contact et de communication non-verbale pour nous épanouir.

 

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