Intempéries : quand le service public ne se laisse pas abattre

Les agents municipaux sont intervenus pour déblayer dès 22h30 après l'orage du 13 juin, puis les jours qui ont suivi. Photo : Jean-Pierre Sageot

L’orage du 13 juin dernier a été particulièrement violent à Saint-Étienne-du-Rouvray, occasionnant de nombreuses chutes de branches et d’arbres, bloquant certaines rues. L’implication des agents municipaux a permis de sécuriser rapidement l’espace public.

Un vendredi 13 ça peut porter chance, ou pas… et c’était plutôt la deuxième option pour Saint-Étienne-du-Rouvray le 13 juin dernier. Il avait d’abord fait beau et chaud, très chaud. À tel point que Météo France avait placé le département en « alerte orange orages » pour la soirée, parce que les fortes chaleurs de ce genre créent les conditions d’orages violents.

Pas facile à prononcer, l’alerte n’était pas non plus facile à géolocaliser précisément à l’avance, ni facile à croire. On nous annonçait un déluge de grêlons de 5 centimètres de diamètre alors qu’on cramait sous 34 degrés. L’énorme orage est pourtant arrivé, et ce par le sud de la Seine-Maritime. Ça aurait pu se passer du côté du Havre comme d’habitude, mais pas cette fois. L’orage a tellement arrosé et secoué les arbres de la ville que des centaines de branches ont d’abord valdingué sur les trottoirs et dans les jardins. D’après la Préfecture de Seine-Maritime, des cumuls de pluie ont pu atteindre entre 40 et 50 mm en quelques heures et les rafales de vent ont filé jusqu’à 100 km/h. Ici, en ville, des rues ont finalement été inondées, des arbres sont tombés. Un platane s’est carrément écroulé sur une voiture garée au Madrillet près de la médiathèque Elsa-Triolet. Pas de chance, donc, et tous aux abris.

De 22h30 à 4h30 du matin

Tous, sauf une bonne poignée d’agents municipaux dont on peut dire qu’ils et elles étaient, plus que d’habitude, faits du même bois : celui qui prend ses racines dans le sens du service public. La mobilisation rapide des services techniques, espaces verts et tranquillité publique a notamment permis de sécuriser les rues rapidement, autant que faire se peut. Certes, une entreprise privée aurait aussi pu s’occuper de tronçonner des troncs pour débloquer une rue. Mais sûrement pas dès 22h30 comme l’ont fait les agents et probablement pas jusqu’à 4h30 du matin environ. Tour de la ville, pose de signalisation, tronçonneuses pour déblayer les routes… leur connaissance du territoire communal et des infrastructures de la ville a bien sûr été un avantage. Samedi puis dimanche, les équipes de la voirie ont poursuivi le déblaiement d’une partie des branchages. Le dimanche, les ASVP (agents de surveillance de la voie publique) ont fait la tournée des écoles et des principaux bâtiments communaux. Bien leur en pris puisque certaines écoles ont voulu s’inventer piscine à cause des précipitations hors normes que les canalisations n’ont pas pu… canaliser. Le lundi matin, les équipes du département propreté des locaux a aussi pris le relais. Beaucoup étaient mobilisées dès 6h dans les écoles pour l’accueil des enfants. Cinq parcs de la ville ont parallèlement fait l’objet de fermeture totale ou partielle, le temps des contrôles et pour permettre d’intervenir sur les arbres abimés. Les risques majeurs étaient écartés ou contrôlés au moment d’écrire ces lignes et ce n’était donc pas dû à la chance. Ce qui n’empêche pas de toucher du bois pour que ça perdure ainsi ou, tant qu’à faire, tenter de conjurer le problème du dérèglement climatique.

INTERVIEW

« Les agents sont intervenus pendant 6h, de nuit et sous la pluie »

Julie Derivière, responsable de la division des espaces publics au sein du département services techniques.

Comment les services municipaux ont réagi à l’intempérie ?

« Les agents de la tranquillité publique ont été les premiers à constater les dégâts après l’orage vers 22h30. Plusieurs agents des services techniques et espaces verts étaient également en alerte au vue de la violence effective de l’orage. Ils se sont directement portés volontaires pour intervenir si la décision était prise, alors qu’ils n’en ont aucunement l’obligation. C’est grâce à leur sens du service public que nous avons pu réagir aussi rapidement. Nous avons décidé qu’ils pouvaient se rendre sur place dès lors que plusieurs arbres couchés bloquaient la circulation rue du Madrillet, route de Paris et avenue des Platanes. »

Quels types d’interventions ont-ils pu effectuer ?

« La priorité a été de poser la signalétique sur les zones à éviter et de découper les troncs couchés à la tronçonneuse pour ensuite les retirer des routes et permettre la circulation. Les agents ont travaillé jusqu’à 4h du matin passées, soit 6h de nuit et sous la pluie. Des riverains sont même venus aider. Le week-end, l’équipe voirie et propreté a continué à ramasser et dégager les branchages, notamment dans les cours d’école pour permettre aux élèves de revenir en toute sécurité lundi. La décision a ensuite été prise de fermer les parcs où des branches fragilisées menacent de tomber. »

Comment la Ville tâche de prévenir ce type d’incident ?

« Il n’y a eu que des dégâts matériels, on a eu cette chance parce qu’aux services techniques et espaces verts, nous avons des agents au regard professionnel. Ils savent diagnostiquer l’état d’un arbre et anticiper les problèmes. L’équipe d’élagage municipale qui a été remise en place intervient régulièrement pour alléger les branches des arbres et éviter qu’ils ne tombent en cas de vents violents. »

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