La Commune de Paris en photos

En 1871, la Commune de Paris a été immortalisée par un précurseur du photo-reportage originaire de Normandie, Bruno Braquehais. 

Printemps 1871, il y a 150 ans, Paris est en guerre. C’est l’épisode historique de la Commune. Entre le 18 mars et la fin du mois de mai, une insurrection populaire s’oppose à la fois à la récente capitulation de la France contre la Prusse dans la guerre de 1870, et au gouvernement fraîchement élu de la Troisième République, à majorité conservateur et monarchiste. Cette page d’histoire reste ouverte et moderne, parce qu’elle est devenue une référence pour de nombreuses luttes sociales et citoyennes qui ont émaillé le XXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Et aussi parce qu’elle a pu être documentée en direct par un nouveau média en vogue à l’époque : la photographie. Parmi les photographes qui sont à Paris au printemps 1871 se trouve Auguste Bruno Braquehais. Né à Dieppe en 1823, il étudie la lithographie puis s’installe comme photographe professionnel à Paris en 1850, avec un certain succès – son travail est présenté et primé à l’Exposition universelle de 1867.

Une valeur esthétique et historique

Spécialisé dans les nus féminins et les portraits, Braquehais se découvre une vocation de précurseur du photo-reportage avec la Commune. Il arpente les champs de ruines avec son encombrant matériel, fait prendre la (longue) pose à des rangées de soldats des deux camps, photographie les bâtiments éventrés, tire des portraits de communards. Il va réaliser environ 150 photos pendant la commune, sans chercher à mettre en scène ni truquer les prises de vues, sans les éditer ni en faire commerce, contrairement à d’autres photographes de l’époque. Ses images ont une valeur historique et esthétique. Sa série la plus connue documente la mise à bas de la colonne Vendôme, symbole de l’empire, le 16 mai 1871. Auguste Bruno Braquehais est le seul photographe à immortaliser l’événement. Les communards posent derrière la statue de Napoléon à terre comme avec un trophée. Plus tard, ces photos serviront aux autorités à identifier et incriminer les auteurs, et notamment le peintre Gustave Courbet qui fut condamné à payer pour la reconstruction de la colonne. Sur la même série d’images, un jeune ho m me av e c u n fusil pourrait être Arthur Rimbaud, sympathisant de la Commune. On aimerait y croire mais rien n’est prouvé et, selon les spécialistes, le jeune poète était alors à Charleville. Dans l’histoire comme en photo, le flou sait se faire artistique.

Infos pratiques 

Proposée par l’institut CGT d’histoire sociale de Seine-Maritime, l’exposition se tient du 4 au 14 octobre dans le hall du centre socioculturel Georges-Déziré. Vernissage samedi 2 octobre à 11h30 avec mini-concert du duo Les Oiseaux de passage. Vendredi 8 octobre à 18 h, rencontre débat avec Roger Martelli, vice-président de l’association Les Amis de la Commune.

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