Lubrizol : des odeurs attendues ce mercredi 2 octobre à Saint-Étienne-du-Rouvray

Avec un changement du sens du vent, des odeurs issues de l’incendie de Lubrizol pourraient arriver ce mercredi 2 octobre à Saint-Étienne-du-Rouvray.

Dans la nuit de mardi à mercredi, le sens du vent a changé de direction en soufflant vers le sud, selon Météo France. Ce qui n’était pas le cas ces derniers jours avec un vent dominant en direction du nordet qui a plutôt épargné la rive gauche de la Seine, dont Saint-Étienne-du-Rouvray.

Pour autant, selon une technicienne d’Atmo Normandie (association de surveillance de la qualité de l’air) contactée par la rédaction, il n’y aurait pas à s’inquiéter: «Il pourrait y avoir des bouffées d’odeur en fonction des vents et des restes d’émanation. Mais les molécules qui sentent fort ne sont pas forcément toxiques.»

C’est aussi ce qu’a déclaré le premier ministre Édouard Philippe, lors de sa visite sur le site de Lubrizol lundi soir : «Selon les analyses qui sont en notre possession, la qualité de l’air à Rouen n’est pas en cause. Je veux dire que les odeurs que nous sentons sont effectivement dérangeantes, très pénibles à supporter qu’elles peuvent entraîner un certain nombre de réactions, mais qu’elles ne sont pas nocives. C’est ce que me disent les scientifiques, c’est ce que me disent les techniciens.»

Le lendemain du sinistre, la préfecture se voulait également rassurante et publiait sur son site: «Malgré une odeur désagréable le risque pour la population reste faible.»

Les habitants invités à signaler les odeurs

Ce mercredi 2 octobre, les Stéphanais constatant des odeurs peuvent faire des déclarations en ligne sur le formulaire de témoignage mis en place par Atmo Normandie. Il est aussi possible de le faire avec son smartphone avec l’outil de déclaration d’odeur atmo-odo.

Car pour le moment, Atmo Normandie n’est pas encore parvenue à comprendre la composition de ces odeurs. C’est ce qu’explique Christophe Legrand, directeur adjoint d’Atmo Normandie: «On essaie de comprendre ce qui provoque ces odeurs mais pour le moment nous n’avons pas réussi à en isoler les éléments. On se concentre sur les composés souffrés qui sont responsables des odeurs d’œuf pourri ou de gaz. Mais le seul labo qui est capable d’analyser ces émanations est à Grenoble et la procédure d’analyse est très complexe. Pour le moment nous ne cherchons pas les composés phosphorés ou lipophiles.»

Par ailleurs, les résultats des prélèvements d’air mis en œuvre par Atmo Normandie pour analyser l’impact de l’incendie ont été dévoilés lundi 30 septembre après-midi. À consulter en pièce jointe, ils montrent une qualité de l’air encore dégradée.

L’eau reste potable, selon l’ARS

En ce qui concerne la qualité de l’eau, la Ville relaye les informations officielles de la Préfecture et de l’Agence régionale de santé (ARS) selon lesquelles: «L’eau du robinet peut être consommée sans risque pour la santé en Seine-Maritime, y compris dans les secteurs qui ont été directement concernés par le panache de fumées. Il est rappelé que l’eau du robinet ne provient pas de captages en Seine. Par ailleurs, les ressources d’eau souterraines utilisées à des fins d’alimentation humaine vont faire l’objet d’une surveillance renforcée. »

La Métropole Rouen Normandie en charge de la distribution de l’eau potable a de son côté publié un communiqué sur ce point, lundi 30 septembre, : « Suite à l’incendie de l’usine de Lubrizol et aux dégagements de fumées, la Métropole Rouen Normandie sous couvert de l’Agence Régionale de Santé a procédé immédiatement à des mesures, complémentaires des analyses quotidiennes habituelles. Les réservoirs d’eau potable de la Métropole de la rive nord, sur laquelle s’est concentré le panache de fumée, ont tous été vérifiés. Cette vérification a été réalisée en lien avec l’Agence Régionale de Santé. Des analyses ont été réalisées par le laboratoire indépendant LABEO sous le contrôle de l’ARS le 26/09/2019 sur les réservoirs d’eau potable de l‘agglomération et le 27/09 sur ceux de Morgny-la-Pommeraye. L’eau distribuée sur les 71 communes de la Métropole Rouen Normandie est potable. Aucune trace de contamination n’a été relevée. Un contrôle renforcé est mis en place sur les captages pour suivre les éventuels impacts sur l’eau des nappes phréatiques sur le court et moyen terme. Par ailleurs, la Métropole rappelle que les réseaux de distribution d’eau potable sont interconnectés et sécurisés de manière à pouvoir isoler toute nappe potentiellement impactée et ainsi assurer la distribution de l’eau potable au robinet des usagers.
Le numéro vert Ma Métropole reste à la disposition des habitants de la Métropole au 0 800 021 021.»

La préfecture a publié mardi en fin de journée, sur son site, la liste des produits impliqués dans l’incendie.

Photo Eric Bénard

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