Maternelle Henri-Wallon: le “ras-le-bol” des parents face au non-remplacement des institutrices

Le maire Joachim Moyse a rencontré les parents d'élèves de la maternelle Henri-Wallon lors du blocage symbolique du mardi 26 avril.

À l’école maternelle Henri-Wallon, plusieurs parents d’élèves sonnent l’alerte et dénoncent les problèmes récurrents de remplacement des institutrices. Une dizaine de mères de famille ont même organisé un blocage “symbolique” de l’école, mardi 26 avril, pour montrer leur “ras-le-bol” et interpeler l’Éducation nationale.

“On n’est pas débiles, on sait qu’il n’y a pas assez de remplaçants. On sait que les institutrices sont humaines et qu’elles peuvent tomber malades. Mais ça fait plusieurs semaines de suite qu’il y a des absences et il n’y a jamais de remplaçant. Certains enfants ne vont quasiment plus à l’école. On veut que la mairie sache ce qui se passe et que l’Éducation nationale trouve une solution.” Madame Rabti se fait la porte-parole des parents d’élèves de l’école maternelle Henri-Wallon. En ce mardi 26 avril, elle accompagne une dizaine de mères de famille pour le blocage symbolique de l’établissement. En cause: l’absence prolongée de deux institutrices non remplacées. Pendant près d’un mois et demi, une quarantaine d’élèves de grande, moyenne et petite section n’ont pas eu d’institutrice de manière répétée. Ils ont été tantôt répartis dans d’autres classes, tantôt forcés de rentrer chez eux.

Alerté, le maire Joachim Moyse est venu à leur rencontre. “Le but de ma présence est de vous montrer que la Ville vous soutient”, a-t-il indiqué. Si la commune est bien responsable des locaux et du personnel des Atsem, c’est l’Éducation nationale qui a la main concernant le remplacement des institutrices. Problème: le nombre de remplaçants disponibles dans la circonscription serait insuffisant et la priorité faite aux écoles élémentaires. “Je n’arrête pas d’essayer de joindre l’inspectrice de l’Éducation nationale mais ça ne donne rien” explique madame Rabti. “Parfois on lui raccroche au nez !”, témoigne l’une des mères de famille présente. “On en a ras-le-bol”, ponctue une autre.

“On ne peut pas jouer à la roulette chaque matin”

En fin de matinée ce jour-là, l’inspection académique a néanmoins annoncé qu’un instituteur remplaçant serait dépêché dans l’établissement pour les journées de jeudi et vendredi. Le lundi suivant, les institutrices étaient de retour. “Dès que l’inspection a eu connaissance du blocage, elle nous a trouvé une remplaçante. C’est donc que c’était possible !” “Pourquoi n’est-ce pas possible d’avoir un remplaçant attitré ? Nous, on ne peut pas jouer à la roulette chaque matin et amener nos enfants à l’école sans savoir si un instituteur va être là ou non.” Contactée, l’inspection académique n’a pas apporté de réponse. “Si la situation se reproduit, on repartira au charbon”, avertit madame Rabti.

Pour les enfants: “un retard difficile à rattraper”

Symbolique, ce blocage avait aussi pour but de mettre en lumière la dégradation de la situation pour les parents comme pour les élèves. “On s’organise pour garder les enfants mais on rate parfois des rendez-vous personnels importants. Certaines d’entre nous sont obligées d’annuler des formations.”

“Ce sont vos enfants, ce sont des Stéphanais, des futurs citoyens”

Lorsqu’une solution de garde est trouvée, l’enseignement à la maison ne suit pas toujours : “Tous les parents n’ont pas la possibilité de faire l’école aux enfants”. Madame Rabti poursuit sa discussion avec le maire: “Ce sont vos enfants, ce sont des Stéphanais, des futurs citoyens. Leur éducation est importante pour l’avenir de la France. L’école est là pour leur donner des outils et la force de réussir. L’école est là pour leur apprend à lire, à écrire et à vivre ensemble. C’est en passant par là que l’on ne nous parlera plus d’intégration. Les parents allophones (qui n’ont pas le français comme langue maternelle, NDLR), ne peuvent pas assurer ce rôle.”C’est un témoignage fort, c’est en effet tout l’intérêt de l’école de permettre à tous de devenir des citoyens éclairés”, a soutenu Joachim Moyse.

Précaire, la situation n’a pas fini d’inquiéter les familles du quartier. “Cette année, on n’en parle même pas, il reste huit semaines. Mais, si cela ne change pas l’année prochaine, c’est inquiétant. Les enfants vont arriver en CP avec un retard difficile à rattraper”, conclut madame Rabti.

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