Suspension des travaux dans la forêt du Madrillet: une «première belle victoire»

Une vingtaine d'associations écologistes et syndicales s'étaient rassemblées, mercredi 17 juin, à l’entrée de la forêt du Madrillet pour protester contre la déforestation programmée de 65 hectares de terres boisées.

Les élus de la Métropole ont décidé d’un moratoire afin de suspendre l’avancée des projets de construction prévus sur 60 hectares de la forêt du Madrillet. Une pause qui doit permettre de «regarder précisément l’impact du projet sur l’environnement».

Mise à jour: 03/08 à 17h ajout de la réaction du maire de Petit-Couronne, Joël Bigot.

Surprise pour les mouvements écologistes locaux. Dans la soirée du 22 juillet dernier, lors du conseil métropolitain présidé par le nouveau maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, ce dernier a annoncé l’introduction d’un «moratoire» sur le projet ZAC d’extension du Madrillet. Traduction : les élus souhaitent le gel des travaux sur «une zone d’environ 60 hectares de forêt» en vue d’en «regarder précisément l’impact sur l’environnement». Objectif annoncé à terme : obtenir une modification du plan local d’urbanisme intercommunal (Plui) afin que les zones concernées puissent être requalifiées de zones aménageables en zones dites «agricoles» ou «forestières» et ainsi empêcher légalement la poursuite des constructions.

Manifestation et pétition

Cette annonce aussi soudaine qu’inattendue a d’emblée été qualifiée dans un communiqué de «première belle victoire» par le Collectif contre le destruction de la forêt du Madrillet. Ce moratoire fait en effet suite à plusieurs actions menées par une vingtaine de structures environnementales et syndicales locales. Réunies en un même collectif, elles s’étaient fait entendre en juin dernier lors d’une première manifestation «contre la destruction de la forêt du Madrillet».

Dans la ligne de mire des manifestants ce jour-là: plusieurs projets immobiliers initiés par la Métropole et des promoteurs privés. Parmi les chantiers contestés, ceux baptisés «Rouen Normandie Innovation» (projet dédié à l’implantation d’entreprises innovantes spécialisées dans les écotechnologies) et «We Hub» (programme qui prévoit commerces, bureaux et services au coeur de la forêt du Madrillet) qui doivent s’implanter à la fois sur les communes de Rouen, Saint-Étienne-du-Rouvray et Petit-Couronne.
Plusieurs centaines de personnes avaient défilé, dont une partie avait même fait irruption dans un chantier afin de stopper les travaux en cours.
Suite à cette manifestation, une pétition réunissant désormais près de 9000 signatures avait également été transmise au nouveau président de la Métropole pour demander à ne pas raser les arbres sur ces 62 hectares.

«Une bonne nouvelle»

Si les projets «We Hub», «Rouen Normandie Innovation» ne sont pas concernés par le moratoire, c’est le cas du programme «Zac d’extension du Madrillet» qui se situe sur le territoire de Petit-Couronne. Dans un communiqué de presse, le maire de Petit-Couronne, Joël Bigot, explique les raisons qui ont conduit à ce moratoire: «nous avons reçu les représentants de l’agence «Rouen Normandie Aménagement», aménageur qui s’occupe des projets de développement économique de la Métropole. Nous avons bien compris que le projet n’était pas abouti et ne paraissait pas correspondre à la nature du Technopole du Madrillet au vu du type des entreprises qui semblent vouloir s’y implanter. Il n’est pas question de déboiser pour installer des restaurants ou d’autres activités commerciales qui pourraient s’implanter sur des friches industrielles déjà existantes. La concertation n’a pas été assez importante dans ce dossier.»

«Ce moratoire est une bonne nouvelle, commente également Joachim Moyse, maire de Saint-Étienne-du-Rouvray et neuvième vice-président de la Métropole. Le président de la Métropole, le premier vice-président, Djoudé Merabet, et les chargés d’urbanisme doivent maintenant se prononcer sur les futures échéances». À la veille de son élection comme maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol annonçait: «nous avons un objectif: zéro artificialisation des sols d’ici 2026. Pour cela, il faut être maire et président de la Métropole». À condition que ces récentes annonces soient suivies d’effets, la «chasse» aux insectes au Madrillet pourrait avoir encore de beaux jours devant elle.

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×