Fiche d’identité
Naissance : 22 mars 1889, Saint-Malo (35).
Décès : 6 octobre 1914 (25 ans), Juvisy-sur-Orge (91).
Profession : employé de commerce.
Grade : caporal, 74e Régiment d’Infanterie, classe 1909.
Campagne contre l’Allemagne : 3 août 1914 au 6 octobre 1914 (2 mois).
À quoi ressemblait-il ?
André Boudoux mesurait 1m56. Il avait le crâne rasé et des yeux bleus.
Il avait un niveau d’instruction primaire, ce qui signifie qu’il avait terminé l’école à 13 ans, sans passer le certificat d’études.
André Boudoux était marié à Joséphine Tailleur et vivait au 1 rue Amiral Cécille, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
André Emmanuel Louis Marie Boudoux naît le 22 mars 1889 à Saint-Malo (35). Ses parents, âgés de 41 ans, sont forgeron et cuisinière. André
Boudoux grandit auprès de sa famille.
En 1910, alors que le jeune homme a 21 ans et est déjà orphelin de mère, son père décède à l’âge de 62 ans. La même année, André Boudoux se présente aux bureaux de l’Armée afin d’effectuer son service militaire obligatoire. Dans le dossier de renseignements complété à l’occasion, on apprend qu’il exerce la profession d’employé de commerce et qu’il vit toujours à Saint-Malo, dans le quartier de Saint-Servan, au sud de la ville.
André Boudoux passe deux années au sein du 2e R.I. (Régiment d’infanterie), cantonné à Granville. Reconnu pour ses capacités, il est
promu caporal au bout de 18 mois de service.
De retour à la vie civile, le jeune homme s’installe à Courbevoie (92). En août 1913, alors âgé de 24 ans, il y épouse Joséphine Tailleur, une Normande de 5 ans son aînée dont la mère, veuve, vit au Havre. L’année suivante, le couple emménage à Saint-Étienne-du-Rouvray (76), rue Amiral Cécille, près de la mairie.
Lorsque l’appel à la mobilisation générale est lancé, le 2 août 1914, André Boudoux rejoint le 74e R.I. (Régiment d’Infanterie). Le régiment est cantonné dans la caserne Pélissier, à Rouen. Le 5 août, après quelques jours de préparation, le 74e R.I. défile à pieds dans les rues de la rive gauche de Rouen et rejoint la gare Saint-Sever. La foule, venue le saluer, est en liesse. Les troupes sont acheminées en train jusqu’à la frontière belge, dans les Ardennes. Elles y restent une dizaine de jours, le temps de réaliser des exercices et des manœuvres, et d’inculquer quelques notions pratiques aux soldats fraichement mobilisés. Le 16 août, le 74e R.I. traverse la frontière belge et marche vers Charleroi. Le Journal de Marche et d’Opérations évoque l’approche ennemie : les Allemands, violant la neutralité belge, ont envahi le pays. Le 21 août, deux compagnies du 74e R.I. échangent quelques tirs avec l’ennemi. Mais c’est le 22 août que le tout premier combat a lieu. Le village des Roselies, vidé de ses habitants, est le théâtre de combats de rue d’une extrême violence. Les Allemands, armés de mitrailleuses, sont embusqués dans les maisons désertées et abattent méthodiquement les soldats français. Ce jour-là, près d’un tiers du 74e R.I. est décimé, soit près de 1 100 hommes. Plusieurs Stéphanais tombent à cette occasion (Athanase Massieu et Émile Lepesqueur, âgés de 21 et 22 ans, tous deux au 74e R.I., ainsi que Gaston Notias, du 239e R.I., âgé de 31 ans). André Boudoux, quant à lui, en réchappe. Après ce désastre, l’armée française recule précipitamment.
Dans des conditions dantesques, le 74e R.I. bat en retraite. Au mois de septembre 1914, le régiment prend part à la célèbre bataille de la Marne, qui permet d’arrêter les troupes allemandes avant qu’elles n’atteignent Paris. Dans les jours qui suivent, André Boudoux est gravement blessé. Il est, comme d’autres, évacué en train vers les hôpitaux de l’arrière. Alors qu’il est de passage dans la gare de Juvisy-sur-Orge (91), il décède des suites de ses blessures, à l’âge de 25 ans, laissant derrière lui une veuve.
Sources : fiche matricule, actes de naissance, de mariage et de décès, état-civil de Saint-Malo et Saint-Servan (35), fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 74e R.I.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Souleymane SALAMI, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.