Fiche d’identité
Naissance : 10 avril 1896, Saint-Étienne-du-Rouvray.
Décès : 13 mai 1917 (21 ans), Prouilly (51).
Profession : paveur.
Grade : chasseur, 18e Bataillon de Chasseurs à Pied, classe 1916.
Campagne contre l’Allemagne : 12 avril 1915 au 13 mai 1917 (2 ans et 1 mois).
À quoi ressemblait-il ?
Émile Galot mesurait 1m64. Il avait les cheveux châtains et les yeux bleus.
Il savait lire et écrire, mais n’avait probablement jamais terminé son cursus scolaire.
Il était célibataire et vivait chez ses parents, au 32 rue Weber, à Saint-Étienne-du-Rouvray.
Biographie
Émile Victor Galot naît le 10 avril 1896 à Saint-Étienne-du-Rouvray (76). Il est le fils cadet d’une famille d’ouvriers textiles, travaillant probablement à la Société cotonnière, la grande filature de coton de la commune. Le garçon grandit auprès de sa sœur aînée, Yvonne (née en 1891), et devient paveur.
Lorsque la guerre éclate, en août 1914, Émile Galot est encore trop jeune pour être mobilisé : il a tout juste 18 ans. En France, tous les jeunes hommes doivent se présenter pour leur service militaire l’année de leurs 20 ans. Néanmoins, durant la Première guerre mondiale, les pertes sont si importantes que, pour les combler, ces français finissent par être appelés 18 mois plus tôt. Émile Galot se présente donc le 12 avril 1915, tout juste âgé de 19 ans, aux bureaux de l’Armée. Pour lui, comme pour tant d’autres, le service militaire se fait directement au front. Après une période de formation, le stéphanais rejoint le 18e Bataillon de Chasseurs à Pied (B.C.P.).
Les archives ne sont pas claires quant à la date à laquelle notre soldat monte au front. Durant les années 1915-1916, le 18e B.C.P. combat essentiellement au sud de Verdun, dans le Woëvre. Les noms sont restés célèbres : les Éparges, la tranchée de Calonne, etc…
En avril 1916, le bataillon est plongé dans la bataille de Verdun, qui a commencé depuis deux mois maintenant. L’Historique
régimentaire décrit un paysage apocalyptique, où les bombardements constants ont bouleversé le terrain, le laissant à nu, sans aucune protection digne de ce nom.
Dans le courant du mois de juillet 1916, Émile Galot et ses camarades sont envoyés dans la Somme, où la bataille la plus meurtrière de la Première guerre mondiale bat son plein. Après une période de travaux en Lorraine, dans le froid de la fin de l’hiver, le bataillon se rend au nord de Reims (51). La bataille du Chemin des Dames va débuter. Une attaque d’ampleur est prévue le 4 mai 1917 : les hommes du 18e B.C.P. doivent s’emparer du Mont Sapigneul (51), tenu jusqu’ici par les Allemands. Au petit matin, les troupes s’élancent et sont prises sous le feu violent des mitrailleuses ennemies. Les pertes sont lourdes. Le 18e B.C.P. compte 224 victimes, dont 92 blessés et 109 disparus. Le jeune Stéphanais tombe sous les tirs allemands, grièvement blessé par un éclat d’obus à l’abdomen.
Évacué dans l’hôpital de campagne le plus proche, à une quinzaine de kilomètres de là, Émile Galot décède 9 jours plus tard, le 13 mai 1917, à l’âge de 21 ans.
Le jeune homme a suivi exactement le même parcours qu’un autre Stéphanais, Léon Jourdain. Nés la même année, ils sont incorporés à l’Armée à l’âge de 19 ans, le 12 avril 1915, et rejoignent tous deux le 18e B.C.P. auprès du quel ils vont combattre durant deux ans.
Tous deux font partie des victimes de l’attaque du 4 mai 1917 : Léon Jourdain est porté disparu et son corps est retrouvé bien plus tard. Émile Galot est blessé mortellement. Tous deux sont enterrés à la Nécropole nationale de la Maison Bleue, à Cormicy (51).
Citation posthume au Journal officiel de la République française, 7 juin 1921 : « Très brave chasseur. Est tombé pour la France le 4 mai 1917, à Sapigneul, en faisant vaillamment son devoir ».
Anecdotes
Le 12 avril 1915, 18 très jeunes Stéphanais se présentent aux bureaux de l’Armée, aux côtés d’Émile Galot. 55,5% de ces jeunes hommes ne reviendra pas de la guerre. Parmi eux se trouvent Marcel DRUAUX, Georges Delhoute, Albert Dechamps, André Doudement, Émile Duteurtre, Gaston Ecker, Léon Jourdain, François Lecourt et Raoul Rocher. Tous sont tués avant 22 ans.
Émile Galot est le beau-frère de Maurice Leroy (1893-1918, mort à la guerre à 25 ans, deux semaines avant l’Armistice). Sa sœur aînée, Yvonne Galot, épouse Maurice Leroy le 10 avril 1915. Cette date est symbolique : Émile Galot fête ce jour-là ses 19 ans et part à la guerre deux jours plus tard…
Sources : fiche matricule, actes de naissance et de décès, registres d’état civil de Saint-Étienne-du-Rouvray, fiche MdH, Livre d’Or, J.M.O et Historique régimentaire du 18e B.C.P.
Autrice : Ariane Biard, professeure d’Histoire-Géographie et Rumeysa COSKUN, 3eC, collège Paul Eluard, 2025.