Hommage au père Hamel: le souvenir d’un homme et un symbole

Après une minute de silence devant la stèle, la suite de la cérémonie s'est déroulée à l'abri de la pluie.

L’hommage républicain pour les cinq ans de l’assassinat du père Hamel s’est tenu ce 26 juillet, en présence du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. 

L’hommage républicain était prévu après la messe, devant la stèle en inox érigée il y a quatre ans au pied de l’église. Mais à cause du ciel qui n’en finissait pas de pleurer, il s’est déroulé à quelques pas de là dans une salle de l’espace Georges-Déziré. Citoyens et paroissiens s’y serrent sur les chaises, avec aux premiers rangs les proches de Jacques Hamel (famille et rescapés de l’attentat) d’un côté, les officiels de l’autre et les nombreux journalistes au fond.

Se serrer, resserrer, rassembler, communier autour du souvenir d’un homme devenu symbole, c’est le sens de cet hommage républicain que chacun rend avec son expérience et depuis sa position. Pour Joachim Moyse, maire de Saint-Étienne-du-Rouvray et premier à prendre la parole, la vision du monde qui était celle de Jacques Hamel, « fraternelle et pacifique, est aussi portée dans les valeurs de notre République, laïque et démocratique ».

« Jacques Hamel nous rassemble. Il savait que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise. À Saint-Étienne-du-Rouvray, nous poursuivons cette œuvre commune, cette quête du mieux vivre ensemble pour que les Stéphanais vivent unis dans l’espoir de la paix », poursuit Joachim Moyse, rejoint dans ses propos par Hubert Wulfranc, député de Seine-Maritime et maire de la Ville au moment de l’attentat. Il revient sur l’humanité exemplaire de Jacques Hamel, « sa simplicité, sa modestie, [son] rôle de citoyen discret mais central [qui] savait, à l’image des Stéphanais, prendre en compte l’intérêt général » et lisait régulièrement le journal L’Humanité.

Mais cet homme parmi les siens, devenu martyr, appartient aussi désormais au monde entier et plus que jamais à l’église, rappelle Monseigneur Lebrun, qui évoque l’accélération du procès en béatification de Jacques Hamel au Vatican. Il évoque aussi le souvenir de Janine Coponet, rescapée de l’attentat disparue le 19 avril de cette année, et dont les derniers mots furent: “Je meurs contente”. Il évoque enfin le procès des complices de l’attentat, qui s’ouvrira en février prochain et « prie pour les deux assassins décédés ». À ces mots font écho ceux de Guy Coponet, recueillis par les journalistes à l’issue de la cérémonie. L’homme, qui était présent dans l’église avec son épouse le 26 juillet 2016 et a été grièvement blessé, déclare : « On plaint les familles des deux qui ont tué. Elles portent les douleurs comme nous, comme la famille du père Hamel. »

Guy Coponet et sœur Danièle, sous le feu des questions des journalistes.

Un martyr de la République

Dernier à prendre la parole lors de cet hommage, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin vient pour la seconde fois « témoigner de toute la considération, de toute l’affection, que la France a pour cette commune de Saint-Étienne-du-Rouvray. Ici, le souvenir de Jacques Hamel est un souvenir de pardon. Souvenir d’un frère, d’un oncle, d’un citoyen engagé, de quelqu’un que l’on connaissait. Il est pour la France le souvenir d’un homme qui a subi la barbarie. Comme l’église, le gouvernement de la République commémore ses martyrs, et nul doute que le citoyen Hamel en fait partie ».

Quelques jours avant ce lundi 26 juillet, le ministre de l’Intérieur appelait les préfets et les Français à la vigilance, en raison d’un risque terroriste accru par la diffusion d’une vidéo d’Al-Qaïda visant la France. « Cette barbarie continue à tuer, dans d’autres pays que chez nous, mais aussi chez nous, à tout moment. Malgré la colère, la haine, les difficultés, je suis sûr que ce sont ces discours que j’ai entendus ce matin dans l’église et la salle municipale, ces discours de modération et de fermeté, d’espoir et de non naïveté, qui feront du peuple français un peuple qui arrivera à se rebeller contre la terreur, en restant lui-même », concluait le ministre.

 

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