Retraites : un piquet de grève au CHR du Rouvray pour le 41e jour du conflit

Mardi 14 janvier, des manifestants en lutte contre la réforme des retraites se sont mobilisés devant le CH du Rouvray.

Ce mardi 14 janvier, des manifestants en lutte contre la réforme des retraites ont installé un piquet de grève devant le centre hospitalier du Rouvray (CHR). La mobilisation locale et nationale peut-elle encore s’amplifier ?

De 5h30 jusqu’à 9h30, près de 150 personnes ont mis en place un barrage filtrant avec des feux de palettes, devant l’entrée du CHR, rue Paul-Éluard à Sotteville-lès-Rouen, à l’appel de l’interprofessionnelle locale (CGT, Sud et Gilets jaunes). Il s’agissait de sensibiliser les agents de l’établissement de santé et de renforcer les rangs de ceux qui luttent contre la réforme des retraites. Les manifestants souhaitaient aussi témoigner leur soutien à un infirmier du centre hospitalier du Rouvray, blessé à la tête par des coups de matraque lors d’une offensive policière, pendant la manifestation du jeudi 9 janvier à Rouen, rue Jeanne-d’Arc.

« Ce n’est pas maintenant qu’il faut lâcher »

En ce 41e jour de conflit, le mouvement social contre la réforme des retraites est entré dans un tournant majeur. Après le retrait provisoire de la mesure d’âge pivot de 64 ans – à condition de trouver un équilibre financier en 2027 – annoncé par le Premier ministre Édouard Philippe samedi 11 janvier, les appels à cesser les grèves se sont multipliés de la part du gouvernement. Considérée comme une ligne rouge par la CFDT, cette mesure de court terme consistait à converger à partir de 2022 vers un âge d’équilibre de 64 ans en 2027 pour prendre sa retraite, avec un malus en cas de départ plus tôt. Dimanche 12 janvier, Laurent Berger, le secrétaire national CFDT, avait salué comme « une victoire » ce retrait. Pour Évelyne Bourgeois, secrétaire CGT du CHU de Rouen mobilisée ce mardi matin, « ce n’est pas maintenant qu’il faut lâcher ». Elle dit avoir eu connaissance de cheminots et syndiqués CFDT qui veulent poursuivre le mouvement.

Bruno Fresnard, délégué CGT au CHR du Rouvray, est d’accord: les bases de la CFDT et de l’UNSA vont quand même poursuivre les grèves : « La CFDT est un syndicat qui ne s’était pas engagé dans la grève, or c’est avec les grévistes qu’on doit négocier. Autrement, cela n’a pas de sens.» Pour lui, la lutte contre cette réforme des retraites voulant établir un système à points est indispensable pour stopper “la destruction méticuleuse du modèle social français par Emmanuel Macron et son gouvernement. Si cette réforme passe, ils finiront par s’en prendre à la sécurité sociale.»

Une lutte pour l’avenir des jeunes

Concernant la suite du mouvement, Bruno Fresnard se dit assez optimiste. « Contrairement à ce qui circule, le mouvement peut encore prendre de l’ampleur car le soutien de la population continue. D’autres professions comme les avocats, le BTP, la Banque de France viennent d’entrer dans le conflit. Nous continuerons à faire des appels à défendre un conquis vital pour l’avenir de nos enfants. Autrement, je ne pourrai pas regarder ma fille dans les yeux en étant parti à la retraite à 62 ans et en sachant qu’elle devra bosser jusqu’à plus de 65 ans avec une pension plus faible.»

D’autant que dans les cortèges de manifestations, il dit voir beaucoup plus de non syndiqués que de syndiqués. C’était d’ailleurs le cas samedi 11 janvier à Rouen où une manifestation un samedi après-midi n’avait jamais réuni autant de monde (8000 selon l’intersyndicale et 2000 selon la police).

D’autres rendez-vous cette semaine

Après une nouvelle manifestation ce mardi 14 janvier à Rouen, d’autres initiatives sont prévues cette semaine. Mercredi 15 janvier, une action matinale sera décidée (rendez-vous donné à 5h à la gare de Sotteville-lès-Rouen). Un rassemblement aura lieu à 17h30, place Saint-Sever à Rouen avec une possible manifestation aux flambeaux. Le temps fort de la semaine sera ce jeudi 16 janvier, journée de grève interprofessionnelle nationale avec une manifestation à Rouen qui pourrait faire le plein de manifestants (départ à 10h30 du cours Clemenceau). Vendredi 17 janvier, une nouvelle action interprofessionnelle aura lieu dès 7 h, place Colbert à Mont-Saint-Aignan. Samedi 18 janvier, une nouvelle manifestation dans les rues de Rouen partira à 14 h 30 de l’hôtel de ville.

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