Commémoration du 8 mai 1945: les combats continuent

Le 8 mai 1945 était proclamée la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Comme chaque année, la Ville a commémoré cet événement historique dans les deux cimetières communaux, puis place de la Libération devant le monument aux morts.

La cérémonie s’est déroulée en présence d’élu·es, de représentants des anciens combattants et de Stéphanaises et Stéphanais sensibles au devoir de mémoire et revenus en nombre après deux années de crise sanitaire.

Après le dépôt de gerbes, le maire Joachim Moyse a pris la parole, en mettant en perspective cette date de l’histoire avec le présent: le retour de la guerre sur le continent européen, mais aussi l’inquiétante montée de l’extrême droite en France, comme un écho à la victoire d’Hitler en Allemagne.

« Les Allemands ont été fanatisés par un Hitler qui a su dédiaboliser son image. Il s’est employé à montrer un visage et un programme lisses, où il était question de grandeur nationale, de travail pour tous. Le désespoir étant si profond, la volonté de s’en sortir était si grande, qu’il se trouva une majorité du peuple allemand à ne retenir que des promesses. À l’inverse de ce qui se dit trop souvent, ce ne sont pas les plus démunis, les chômeurs, les ouvriers et les employés qui portèrent Hitler au pouvoir, mais les classes moyennes effrayées d’être les prochaines victimes déclassées de la crise économique et sociale qui frappait l’Allemagne de l’époque. Hitler a donc menti aux Allemands et le mensonge a pris. Cela ne résonne-t-il pas à nos oreilles?

Mesdames, Messieurs, quand la France va mal, l’extrême droite va bien. Pour accéder au pouvoir, elle n’hésite pas à se travestir derrière des valeurs républicaines et des préoccupations sociales. Ecoutez l’extrême droite dire que la laïcité est en danger. Entendez-la pleurer sur nos protections sociales en danger. Ou sur le chômage qui nous menace. Mais, pour l’extrême droite, nos malheurs ont une cause unique : ce sont les immigrés ! Alors les immigrés d’aujourd’hui sont-ils en train de remplacer les Juifs d’hier ? Et le mensonge d’aujourd’hui est-il en train de prendre comme celui d’Hitler hier ? Oui ! Et le mensonge prend d’autant mieux que la crise politique et culturelle est forte, que le sentiment d’abandon est grand et que l’exaspération sociale est à son comble.

Alors, il faut remettre l’intérêt de l’humain au cœur de notre politique économique et sociale.

On n’échappera à la menace d’un régime libéral et autoritaire qu’en construisant une France nouvelle, unie, populaire, écologique et sociale. Une France du mieux vivre ensemble par une meilleure répartition des richesses, dans la paix.

Je voudrais dédier ces mots de Martin Luther King à Jacques Hamel et à Roseline, sa sœur, qui nous fait l’honneur et le plaisir d’être avec nous aujourd’hui. Martin Luther King disait « ceux qui aiment la paix doivent apprendre à s’organiser aussi efficacement que ceux qui aiment la guerre » Ces mots sont si justes… mais il ne peut y avoir de paix sans l’espoir partagé par tous d’un avenir meilleur. C’est pourquoi nous avons besoin d’un état qui garantisse les égalités sociales et territoriales… Nous avons besoin d’un état qui garantisse l’accès aux soins et aux libertés pour chacune et chacun. Nous avons besoin d’un état qui garantisse l’accès à l’éducation et à la culture pour toutes et tous.

Les prochaines échéances des 12 et 19 juin permettront de porter fortement ces exigences de vivre mieux ensemble dignement et dans la paix.

Souvenons-nous qu’en ces temps sombres de la seconde guerre mondiale, il y eut toujours des femmes et des hommes en résistance capables de surmonter leurs divergences et de s’unir pour lutter au nom du peuple et de la République. Parce qu’au fond, disait Jean Jaurès, il n’y a qu’une seule race, l’humanité ».

Un lâcher de pigeons, une Marseillaise, le Chant des partisans et le salut aux porte-drapeaux ont mis fin à cette cérémonie. Le public n’aura pas manqué de noter, aux côtés de M. Colombel, la jeunesse de deux nouveaux porte-drapeaux, déjà présents lors de la cérémonie du 19 mars à la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie. Ils s’appellent Chloé Provôts et Nathan Vatinel et sont tous deux élèves de seconde au lycée Le Corbusier. Nathan a aussi lu le discours de la Fnaca. Ils sont dans la même classe, font tous deux leur SNU (Service national universel) cette année et souhaitent faire carrière dans l’armée. Intéressés par l’histoire, ils prennent tous deux très à cœur leur mission lors des journées de commémoration. « Tant qu’on nous appelle, on continue », dit Chloé.

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