Une expo pour les 60 ans de l’UAP

Bruno Beudin et François Féret, les mémoires de l'Union des arts plastiques stéphanaise.

L’Union des arts plastiques fête ses 60 ans. Une page d’histoire de l’histoire culturelle de la Ville à (re)découvrir. 

Du 12 janvier au 8 février, le centre socioculturel Jean-Prévost et le Rive Gauche accueillent l’exposition anniversaire de l’UAP, qui fête ses 60 ans. L’UAP, Union des arts plastiques. Sous cette appellation s’est écrite (ou plutôt peinte) une grande fresque de l’histoire culturelle de la ville. Celle de la promotion de l’art moderne, par tous et pour tous. La Ville de Saint-Étienne-du-Rouvray a dans ses réserves, aux murs de ses bâtiments publics et dans ses rues, une belle et importante collection d’œuvres signées Picasso, Kijno, Sonia Delaunay, Jean Lurçat, Roberto Matta, Matisse et encore beaucoup d’autres noms plus ou moins illustres. On doit notamment ce fonds (à découvrir ici) au travail effectué pendant des décennies par la Ville avec l’UAP.

Art militant

Au niveau national, l’UAP prend racine pendant la Seconde Guerre mondiale dans le Front national des arts, une organisation d’artistes résistants. Après la Libération, des UAP éclosent en France dans des villes communistes, mais pas seulement. Celle de Saint-Étienne-du-Rouvray est créée en 1963 par Gérard Gosselin, avec une première exposition à la salle des fêtes de la mairie. Dès lors, le mouvement est lancé. Très bien soutenue par le maire de l’époque Olivier Goubert (puis par ses successeurs), l’UAP s’impose dans le paysage culturel local, organise des expositions d’artistes contemporains renommés, se bat pour les droits des artistes et incarne une alternative militante, sociale, progressiste et toujours résistante au monde de l’art tel qu’il est existe dans les cercles plus bourgeois.

Affiches des premières expositions organisées par l’UAP.

Une quarantaine d’adhérents

« L’UAP a réuni des gens qui croyaient que la culture pouvait changer beaucoup de choses », explique François Féret, un des piliers fondateurs de l’UAP (il l’a rejointe en 1964). L’épopée de l’UAP est liée à une époque, celle de la culture ouvrière, de Mai 68, des artistes liés de près ou de loin au Parti communiste ou au moins animés par une conscience sociale. Une époque révolue ? Au niveau national, l’UAP stéphanaise est la dernière. Toutes les autres (Lille, Lyon, Rennes, Le Havre…) ont fini par s’éteindre. Toujours soutenue par la Ville qui lui fournit un local, l’UAP stéphanaise compte une quarantaine d’adhérents, dont quelques récents arrivés. Elle organise plusieurs expositions par an, à Saint-Étienne-du-Rouvray ou dans sa galerie du 38 rue de Fontenelle à Rouen. Surtout, elle croit toujours à sa mission d’émancipation par l’art et la culture.

La preuve vivante, c’est Bruno Beudin, l’actuel président de l’UAP. Ancien ouvrier du bâtiment, il incarne aujourd’hui l’esprit originel de l’UAP, militant et social. « J’ai eu beaucoup de difficultés scolaires, j’ai commencé à travailler très jeune. J’ai découvert la peinture à 45 ans. J’avais la passion, mais grâce à l’UAP j’ai pu rencontrer des peintres, discuter, me former. Je peux dire que je dois 100 % de mon bagage culturel et intellectuel à l’UAP. » Il suffit d’écouter Bruno Beudin et François Féret disserter de tout et de rien, histoire de l’art ou batterie jazz, avec passion et intelligence, pour comprendre que l’UAP a encore plein de choses à dire et à montrer.

Contact de l’UAP : www.uapser.org

Du 12 janvier au 8 février, l’expo anniversaire

Pour ses 60 ans, l’UAP propose au Rive Gauche et au centre socioculturel Jean-Prévost une exposition d’œuvres grand format de dix artistes français d’aujourd’hui : Michèle Destarac, Annick Doideau, Charlotte de Maupeou, Raymond Gosselin, Daniel Humair, Marc Giai-Miniet, Thibaut de Reimpré, Jean-Pierre Schneider, Tony Soulié et Hamid Tibouchi. « Ça va être intéressant car les œuvres montrées sont très différentes, vont de l’abstraction géométrique à la figuration libre », explique François Féret. En bonus, l’exposition montre des œuvres de Gérard Gosselin, Ladislas Kijno et Jean-Pierre Jouffroy, trois artistes importants dans l’histoire de l’UAP stéphanaise. Le premier l’a créé et en a été le président pendant plusieurs décennies, le second en fut le parrain officieux (il a aussi dessiné le logo de l’UAP) et le troisième fut un pilier de l’UAP au niveau national. Les expositions se tiennent jusqu’au 8 février. Vernissage le 13 janvier à 18 h au Rive Gauche, suivi d’un cocktail au centre Jean-Prévost. 

Enfin, le jeudi 2 février à 18 h 30, le Rive Gauche accueille en complément de l’exposition le récital Paroles d’artistes, soit une lecture de textes de peintres sur la peinture par Monique Canquouët et Claude Soloy avec un accompagnement au piano.

 

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